Lors de la dernière Medicomut, la question de la prise en charge du HPV a été abordée. La nomenclature sera adaptée afin que le test HPV devienne l’examen primaire pour le dépistage du cancer du col de l'utérus dans la tranche d’âge de 30 à 64 ans.
La détection du cancer du col de l'utérus en Belgique se fait aujourd’hui par examen cytologique d’un frottis cervical. La nomenclature de l'INAMI prévoit un remboursement de cet examen préventif tous les 3 ans. Les jeunes (filles et garçons) sont également vaccinés contre le papillomavirus humain dans le cadre de programmes de vaccination organisés par les entités fédérées. Les vaccins contre le HPV sont également remboursés par l’INAMI pour une vaccination de rattrapage chez les jeunes jusqu’à l’âge de 19 ans.
Les autorités fédérales continuent de prendre en charge le financement du dépistage du HPV et la cytologie via l’INAMI pour les échantillons prélevés au niveau cervical par le médecin généraliste ou le gynécologue lors d’un examen gynécologique.
Toutefois, la nomenclature sera adaptée afin que le test HPV devienne l’examen primaire pour le dépistage du cancer du col de l'utérus dans la tranche d’âge de 30 à 64 ans. En cas de résultat anormal, un examen cytologique de suivi sera prévu(e) complété ou non par une colposcopie. Pour les femmes âgées entre 25 et 29 ans, l’examen cytologique reste la première étape du dépistage. Tous les examens diagnostiques ou thérapeutiques qui sont exigés à la suite du dépistage sont entièrement pris en charge par l’INAMI.
- Pour les assurées entre 25 et 29 ans, un examen cytologique toutes les 3 années civiles reste recommandé comme test de dépistage. Dans ce groupe d’âge, les infections HPV sont fréquentes mais disparaissent généralement spontanément. Le dépistage primaire du HPV donnerait de nombreux faux positifs dans ce groupe, ce qui conduirait à des examens complémentaires inutiles et à un surtraitement (conisations) avec des conséquences obstétriques (insuffisance cervicale).
- Pour les assurées entre 30 et 64 ans, on procède à un dépistage primaire du HPV tous les 5 ans. Les types de HPV 16 et 18 à haut risque sont obligatoirement testés et typés. Les autres variantes sont classées sous « autres ». En cas de résultat positif, une cytologie complémentaire est effectuée et l’algorithme de triage est suivi ou non d’une colposcopie supplémentaire.
- Passé l’âge de 64 ans, on peut encore effectuer un dépistage de rattrapage ou de sortie s’il n’y a pas eu de dépistage les 10 dernières années. Le co-testing est recommandé dans ce cas car la qualité de la cytologie diminue avec l’âge.
Concernant le suivi diagnostique ou thérapeutique, un seul test HPV et une seule cytologie sont remboursés par an. Le médecin traitant doit respecter la ligne directrice scientifique lorsqu'il prescrit le ou les tests nécessaires et lorsqu'il reprend le programme de dépistage habituel.
Un dépistage plus fréquent peut être remboursé au moyen d’une notification au médecin-conseil de l’organisme assureur. Il s'agit d'une notification unique qui ouvre des droits tant qu'un suivi plus strict est nécessaire. La patiente fait alors partie de la catégorie à risque « temporaire ». En cas de symptômes cliniques, on peut procéder à tout moment à des tests en dehors du protocole de dépistage. Les indications sont clairement décrites dans la nomenclature (perte de sang post-ménopause...)
Pour rappel, en 2021, 641 femmes en Belgique ont reçu un diagnostic de cancer invasif du col de l'utérus. En 2020 (chiffres Statbel les plus récents), 144 femmes sont décédées des suites du cancer du col de l’utérus. Dans la plupart des cas, le cancer du col de l'utérus est causé par le papillomavirus humain (HPV), qui se transmet principalement par contact sexuel. Il existe plus de 150 types de HPV, dont une douzaine peuvent causer un cancer du col de l'utérus et qui sont donc appelés à haut risque. Les types de HPV à haut risque peuvent être détectés au moyen de tests HPV basés sur l’ADN ou l’ARN.
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Pierre BINDELS
15 février 2024enfin !