Télémédecine: quels critères pour les plateformes de consultation à distance ?

La sécurité des échanges est un prérequis pour que la téléconsultation gagne la confiance de ses acteurs, de part et d’autre de l’écran. 

Durant la crise, nombre d’initiatives de mHealth (santé mobile) ont émergé ou se sont étoffées, tout comme des plateformes pour des prestations à distance. Elles ont été scrutées de fin mars à mi-mai par la « Task Force Data & Technology against Corona », rassemblant les cabinets et administrations s’occupant de Santé et de Protection de la vie privée, Sciensano ou encore la plateforme eHealth. Parmi les critères auxquels ce groupe s’est attaché : la sécurité et la conformité des applis ou plateformes au prescrit du RGPD, ou le fait qu’elles intègrent ou recourent à des outils du paysage belge de l’e-santé (Recip-e, les hubs/métahub, les coffres-forts…). Dix plateformes ont été étiquetées d’’acceptables’ à ‘hautement recommandables’ pour une consultation sans contact physique, tandis que 3 autres étaient déconseillées. La liste est sur la plateforme e-health 

« La préoccupation majeure, c’est garantir l’étanchéité des échanges », commente de son côté Jacques De Toeuf (ABSyM). Pour éviter les dérives, « il faut un marché régulé ». Selon lui, une piste serait l’adoption d’un modèle comme la validation pyramidale des applications de mHealth, « le dernier étage de la fusée étant le remboursement de l’outil par l’Inami - à ne pas confondre avec le remboursement de l’acte proprement dit. En tout cas, si on choisit de rembourser la téléconsultation, ça doit être ‘dans les règles’. Au minimum, il faut un agrément des applications. »

Décollages

La mutualité chrétienne, début avril, a mis à disposition des (seuls) MG un service de téléconsultations en vidéo gratuit, avec possibilité de transmission de certificats. Un projet qui couvait et auquel l’épidémie a donné un coup d’accélérateur. « Environ 130 généralistes y ont fait appel, la plupart des inscriptions intervenant les 2 premières semaines », explique la MC. « Nous avons eu des sollicitations d’autres métiers - des spécialistes, des sages-femmes… - de même que des appels d’affiliés qui cherchaient à savoir si leur médecin y adhérait. » Il est trop tôt pour que l’OA se prononce sur le devenir exact du service, mais « une évaluation est prévue ».

Doctena, plateforme digitale de prise de rendez-vous en ligne, a greffé la vidéo-consultation à son offre. Patrick Kersten, son CEO, indique que « moins de 10% des clients en ont demandé l’activation ». L’option, gratuite au départ, reste disponible en mode payant (39 €/mois).

Doctoranytime a elle aussi étoffé cette même activité de base, les rendez-vous, par de la vidéo-consultation. Les MG constituaient une cible majeure, indique Corentin Botin, responsable opérationnel, qui voit dans cette extension un succès : « environ 250 praticiens, toutes spécialisations confondues, ont rejoint le système depuis avril, et plus de 3.500 vidéo-consultations se sont déroulées durant le confinement. » La firme va poursuivre dans cette voie, convaincue de la plus-value de la téléconsultation « en tant que complément à l’exercice classique ». Le service restera gratuit jusque fin juin puis, pour éponger ses coûts de développement et ceux d’un système intégré de paiement en ligne, « un abonnement annexe sera proposé, variable selon le degré d’usage ». Les tarifs ne sont pas encore fixés.

Lire aussi : La téléconsultation va t-elle s’installer durablement ? 

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