Le Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE) a sélectionné 142 indicateurs pour fournir une vue complète de la performance du système de santé belge. Le rapport vise à identifier les aspects nécessitant une étude approfondie ou une action prioritaire. Voici quelques points saillants pour les spécialistes.

Les auteurs recommandent de continuer à s'attaquer aux signaux d'alerte, d'assurer une disponibilité rapide et durable des données pour l'évaluation et de définir des priorités et objectifs mesurables pour la Belgique, qui pourraient être liés aux indicateurs de performance si possible.

Cette édition a introduit comme nouveauté le test de la résilience du système face aux années de pandémie, selon trois axes principaux :
- la capacité d'innovation en réponse à la crise,
- la capacité de maintenir les services existants,
- la capacité d'assurer la disponibilité de suffisamment de soignants.

Sur les deux premiers points, la Belgique s'en est relativement bien sortie. Malgré les difficultés, les services de soins intensifs ont réussi à garder la tête hors de l'eau pendant la pandémie. L'adoption des téléconsultations dans les cabinets de médecins généralistes s'est révélée être une solution efficace pour maintenir l'accès aux soins primaires. Le taux de vaccination était également assez bon, en particulier chez les personnes âgées, bien que l'enthousiasme initial ait quelque peu diminué avec le temps.

En revanche, les professionnels de santé ont rencontré des difficultés pendant cette période troublante. Le nombre de postes vacants pour les infirmières dans les hôpitaux a explosé et le nombre de lits fermés faute de personnel a parfois dépassé 10%. Parallèlement, le pourcentage d'infirmières envisageant de quitter la profession a atteint jusqu'à 30%.
L'utilisation de certains médicaments est préoccupante (antibiotiques et antidépresseurs). Une prescription excessive d'anticholinergiques (médicaments qui inhibent les mouvements musculaires), de psychotropes et d'antidépresseurs chez les personnes âgées, en particulier dans les établissements, est également signalée.

Suppléments
"L'usage répandu de suppléments a été constaté pour les soins hospitaliers (les suppléments d'honoraires représentent 50% des paiements directs en soins hospitaliers) et suggéré par la faible part d'activités ambulatoires des spécialistes médicaux et des dentistes conventionnés (moins de la moitié des consultations de spécialistes médicaux et environ 1 patient sur 4 en contact avec un dentiste étaient pris en charge par un praticien conventionné, avec de grandes variations selon la spécialité)", indique le rapport. "Cela est problématique car les mesures de protection (telles que le plafond de dépenses et l'intervention majorée) ne s'appliquent pas aux suppléments et aux paiements directs."

Résilience
Qu'en était-il de la résilience du système avant et après le choc du coronavirus?

Nombre de postes vacants pour infirmières dans les hôpitaux

Source: SPF Santé publique, 31/12/2019 au 31/12/2021

Nombre de prestations chirurgicales essentielles à l'hôpital (base 2019 = 100):

Source: Inami (Audit Hôpitaux), 03/2020 au 01/2023

Nombre de nouveaux diagnostics de cancers invasifs (par mois) (en pourcentage du nombre de nouveaux diagnostics de cancers invasifs dans la période pré-Covid):

Source: Registre du Cancer belge, 01/2020 au 12/2021