Cela bouge dans le paysage hospitalier wallon. La date fatidique du 1er janvier 2020 se rapproche et les tours de table se terminent. Mais les périmètres ne sont pas toujours bien clarifiés. A Liège, comme probablement dans d’autres villes, des médecins sont tentés d’aller voir ailleurs. Julien Compère, administrateur délégué du CHU de Liège explique...
Ville après ville, la Wallonie voit son paysage hospitalier se constituer. Il reste toutefois une inconnue sur les hauteurs de Liège. Vers quelles institutions iront les hôpitaux de Verviers et de Malmédy? Alors que pour Verviers tout paraissait clair la semaine passée, la valse des hésitations a repris. Les deux institutions restantes vont devoir tout de même rendre un ultime avis le 7 novembre prochain. Ce sera le réseau du CHU de Liège ou celui du CHC. «En effet, ce sont vraiment les deux seules interrogations dans notre région. Nous avons rencontré les institutions et nous leur avons présenté notre projet. Elles ont pu analyser en détail l’opportunité de travailler avec nous dans un projet cohérent», explique Julien Compère, administrateur délégué du CHU de Liège depuis 2013, le plus grand employeur de la région liégeoise avec 6.000 médecins et collaborateurs. «Leur choix devient impérieux en vue de la date fatidique du 1er janvier 2020.»
Le mercato des médecins
Pour lui, le temps est venu d’aller de l’avant dans ce dossier, aussi pour les médecins: «Ils travaillent à nos côtés sur ces dossiers et on sent qu’ils aimeraient que l’on aboutisse. Ils aimeraient que le périmètre soit clarifié». Dans la région, suivant les services, des médecins sont tentés d’aller voir ailleurs, cela amène des tensions: «Je concède qu’il y a actuellement un petit côté mercato. Cela ne peut pas durer. Les médecins quittent des institutions pour aller dans d’autres».
Tension entre institutions
Au niveau des directions, le climat peut aussi se tendre lorsqu’on voit certaines pratiques: «C’est vrai que j’ai été étonné d’apprendre que dans le cadre de la prise en charge du cancer du pancréas, le CHC avait conclu un accord avec le CHU de Dinant-Godinne. C’est un choix paradoxal par rapport à la logique des réseaux et à l’intérêt du patient d’être traité à proximité de chez lui». Là, on peut s’étonner en effet de voir la logique des réseaux prônée par la ministre De Block quelque peu bousculée par des enjeux différents.
Unessa surprenant
Dans ce dossier, dans la dernière ligne droite, certaines cartes sont abattues et des liens semblent mieux apparaître au grand jour: «J’ai aussi en effet été surpris par la récente sortie d’Unessa sur les réseaux de soins. Je m’étonne que cette étude pousse les institutions situées à l’Est vers le CHC. C’est une vraie prise de position», ajoute Julien Compère.
Nul doute que, d’ici au 7 novembre, les téléphones vont chauffer dans la dernière ligne droite du puzzle des réseaux.
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Derniers commentaires
Jacques DE TOEUF
08 novembre 2019La liberté du médecin de changer d'établissement, cela ne peut plus durer, selon Mr Compère. Sans doute considère-t-il que le médecin méritant est celui qui s'accommode sans broncher de toute décision du gestionnaire , et qu'il y a lieu d'assigner les médecins à vie au poste de travail qu'il leur alloue dans sa grande bonté. Voilà une version bien spéciale du management participatif.