Lors du récent webinaire "Médecins en difficulté" sur la santé mentale, le témoignage d'un médecin ayant participé à un reportage diffusé sur la télé flamande en 2015 a été évoqué. Déjà à l'époque, il était difficile de lutter contre les tabous entourant la vulnérabilité des médecins. Un sondage réalisé auprès des nombreux participants a révélé que près d'un sixième d'entre eux se sentaient en "mauvaise" santé mentale. Les réactions des invités Frank Vandenbroucke et Pedro Facon ont été partagées. Ce pourcentage de 15,4% ne diffère pas tant que ça de celui de la population générale, mais il incite néanmoins à la réflexion.
Pour le ministre Vandenbroucke, le défi réside principalement dans la manière dont les médecins abordent cette problématique. "Nous devons absolument réduire la période d'attente avant que les personnes ne décident de partager leurs problèmes. Plus cette attente est longue, plus il est difficile de les sortir de la détresse. Les problèmes mentaux qui affectent les jeunes médecins ne doivent pas être sous-estimés."
Le ministre a fait référence au témoignage courageux du médecin qui aurait également dû recevoir davantage d'aide lorsqu'il a été confronté à des pensées suicidaires. Le médecin a témoigné de la fierté de vouloir résoudre ses problèmes seul en tant que soignant, mais qu'à un certain moment, il avait besoin d'une aide extérieure. "C'est pourquoi j'ai apporté des corrections à travers ma politique de soins psychologiques de première ligne. Aujourd'hui, nous recevons des personnes qui traînent leurs problèmes depuis des années sans que rien ne soit fait à ce sujet", a déclaré le ministre.
Le deuxième invité était Pedro Facon, administrateur général adjoint de l'INAMI. Il constate que le tabou est en grande partie brisé aujourd'hui, mais il faut tout de même proposer des solutions pour y remédier. "Médecins en difficulté" fait donc un travail très utile.
Résilience
Il est bien connu que Pedro Facon lui-même a été en arrêt maladie pendant six semaines en raison d'un épuisement professionnel, et il a lui-même contribué à briser ce tabou. "J'ai été confronté à des problèmes d'anxiété et de sommeil, mais heureusement, j'ai pu compter rapidement sur les conseils de mon médecin traitant et de mon entourage, ainsi que sur le soutien du monde politique. C'est pourquoi je souhaite transmettre un message d'espoir : ce n'est pas une fatalité. En tant qu'individu, nous avons beaucoup de résilience après un traitement sérieux."
La bonne nouvelle est qu'un sondage réalisé pendant le webinaire auprès des médecins pour évaluer leur état d'esprit a révélé que 55% d'entre eux se sentaient bien à très bien, 27,5% se sont déclarés "neutres".
Le ministre Vandenbroucke a ajouté que la situation était particulière pour les médecins lorsqu'ils sont confrontés à des difficultés mentales, car ils doivent également faire face aux problèmes sociétaux croissants dans leur pratique médicale. Lorsque leur rôle social est également sous pression, la situation devient délicate. "Les médecins souhaitent recevoir la reconnaissance qui était accordée à mon grand-père médecin à l'époque. Cette génération n'était pas encore enfermée dans un cadre de lignes directrices, de procédures et de systèmes. La médecine d'aujourd'hui est pour moi aussi héroïque qu'à l'époque, et elle accomplit beaucoup plus. Seulement, cela est moins visible. Et nous devons certainement continuer à réduire les tracas administratifs. Entre-temps, le gouvernement a décidé d'alourdir considérablement les peines pour les agressions contre les professionnels de la santé dans le Code pénal, mais cette décision doit encore faire un long chemin avant de devenir réalité."
En conclusion, il est essentiel de briser les tabous et de fournir un soutien adéquat aux médecins confrontés à des problèmes de santé mentale. Le webinaire "Médecins en difficulté" a mis en lumière cette problématique et a ouvert la voie à des discussions sur la manière d'améliorer la prise en charge de la santé mentale des médecins. Il est important que les médecins se sentent soutenus et qu'ils sachent qu'il existe des ressources disponibles pour les aider en cas de besoin. La sensibilisation et la réduction des délais pour demander de l'aide sont des aspects cruciaux de cette démarche. En travaillant ensemble, les professionnels de la santé et les autorités peuvent contribuer à créer un environnement propice à la santé mentale des médecins, ce qui aura un impact positif sur leur bien-être et sur la qualité des soins qu'ils prodiguent à leurs patients.
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