Le Service Public Fédéral (SPF) Santé Publique a publié un rapport inquiétant sur l'encadrement des médecins spécialistes en formation (MSF) en Belgique. La Délégation des Médecins Francophones en Formation (DeMeFF) exhorte, mercredi dans un communiqué, les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes
L'enquête révèle que 9 MSF sur 10 font face à des situations dépassant leurs compétences, compromettant la sécurité des patients. Environ 50 % des MSF estiment ne pas bénéficier du soutien nécessaire pour assurer les services de garde, en raison d'une supervision insuffisante, d'un manque de ressources et de formation préalable.
Le non-respect des réglementations sur le temps de travail et l'usage abusif de l'opting-out – clause signée par 86 % des MSF, autorisant des charges de travail hebdomadaires de 72 heures – sont systémiques.
Malgré l'obligation légale et le financement public de leur formation scientifique, plus de 50 % des MSF n'en bénéficient pas. Les MSF se voient contraints de faire des sacrifices personnels et professionnels pour compenser les carences organisationnelles des services concernés — leur contribution critique étant nécessaire au maintien de l'activité médicale, comme l'a illustré la grève de mai 2021.
La DeMeFF rappelle que les MSF sont les futurs médecins spécialistes responsables de la santé de la population belge. Une formation insuffisante et des conditions de travail inappropriées provoquent des erreurs médicales et dégradent la qualité des soins.
Le Cabinet du Ministre Vandenbroucke semble minimiser l'importance du rapport, affirmant que la situation s'est améliorée depuis l'enquête. La DeMeFF conteste cette déclaration et appelle le Ministre à faire preuve du courage politique nécessaire devant ce constat d'échec en instaurant des mesures concrètes, fortes et urgentes pour garantir la qualité de la formation des futurs médecins belges et assurer la protection de la santé publique.
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