La pénurie de médecins constitue une problématique grandissante qui préoccupe le Conseil national de l'Ordre des médecins. Lors de sa séance du 10 juin 2023, cette question a été examinée en profondeur, mettant en évidence les conséquences préoccupantes de cette situation sur les soins de santé. Pour l'Ordre "Il est temps pour les décideurs politiques d'accélérer la mise en œuvre immédiate de toutes les mesures de soutien promises."
Les plaintes des patients affluent régulièrement auprès des conseils provinciaux et du Conseil national, témoignant de leurs difficultés à trouver un médecin en mesure de répondre à leurs besoins dans des délais raisonnables. La plateforme "Médecins en Difficulté" enregistre une augmentation exponentielle des demandes d'aide en raison d'une charge de travail insoutenable à laquelle les médecins ne peuvent faire face. De nombreux praticiens, dépassés par la situation, ont exprimé leur volonté d'interrompre leur pratique médicale immédiatement.
La pénurie de médecins constitue un problème délicat qui menace le secteur des soins de santé depuis plusieurs années, mais qui s'aggrave de façon accélérée faute de ressources suffisantes pour y remédier. Au début de cette pénurie, les médecins ont tenté de répondre à la demande croissante en travaillant davantage d'heures, et les cercles de médecins généralistes ainsi que les hôpitaux ont coordonné leurs efforts pour accueillir les patients de manière optimale.
Toutefois, lorsque ces mesures se sont révélées insuffisantes et que la charge de travail est devenue intenable, de nombreux médecins ont dû refuser l'accueil de nouveaux patients par souci d'autoprotection. Inévitablement, cette charge de travail s'est déplacée vers d'autres cabinets ou vers les services d'urgence, entraînant une augmentation des temps d'attente et des plaintes liées à une mauvaise gestion. Parallèlement, les médecins ont délégué diverses tâches à d'autres professionnels de la santé, mais cette solution atteint également ses limites si l'on souhaite maintenir la qualité des soins.
"Nous sommes désormais confrontés à une situation où chaque nouvelle demande imposée aux médecins risque de provoquer un effet domino, avec l'abandon simultané et définitif de plusieurs collègues, entraînant ainsi une grave crise du système de soins de santé." déplore l'Ordre des médecins. "Il est donc temps pour les décideurs politiques d'accélérer la mise en œuvre immédiate de toutes les mesures de soutien promises."
Lors de la détermination des futurs quotas et sous-quotas, le gouvernement doit prévoir une marge importante afin de prendre en compte les facteurs imprévisibles qui aggravent les conditions de travail, tels que les épidémies massives de maladies infectieuses, l'agressivité croissante envers les professionnels de la santé et l'augmentation de la charge administrative, entre autres. De plus, afin de garantir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, il est impératif de réduire le nombre d'heures de travail. Il est essentiel de briser le cercle vicieux qui contraint de moins en moins de médecins à effectuer un travail de plus en plus lourd.
Le Conseil national de l'Ordre des médecins appelle les associations scientifiques, les organisations professionnelles et les organisations de patients à contribuer à la recherche de solutions à court et à long terme. Il encourage également les cercles de médecins généralistes et les hôpitaux à élaborer des stratégies raisonnables pour préserver notre système de soins de santé, tant vanté pour son accessibilité et sa qualité. Le Conseil national est prêt à collaborer et à faciliter de telles initiatives.