Dans une lettre envoyée au ministre de la santé et au ministre du travail, le CIMACS exige le respect “car nous sommes l’avenir d’une profession dont la situation sanitaire a rappelé l’importance. Nous serons aussi sur celui de la défense d’un système de Santé digne d’être écrit avec une majuscule. ”
« Le dépit et la révolte ont laissé place à une colère froide et déterminée. Des actions coordonnées, fermes, radicales et inédites, vont être menées. » Dans une lettre adressée aujourd’hui aux Ministres Vandenbroucke, ministre des Affaires sociales et de la Santé et Dermagne, ministre de l’Economie et du Travail, ainsi qu’aux directeurs d’hôpitaux, les assistants-médecins du CIMACS annoncent que « des dates ont déjà été établies et seront annoncées le moment venu. Ces actions n’ont pas pour but simplement de voir retirer cette proposition de contrat indécent, mais de rétablir une vérité malmenée depuis bien trop d’années : la qualité des soins est non négociable. ! »
Une ligne rouge franchie
Pour rappel, le Cimacs dénonce les propositions des fédérations hospitalières sur les conditions de travail des médecins assistants candidats spécialistes (MACS), dans le cadre de discussions menées depuis plusieurs mois entre hôpitaux, médecins et MACS, présidées par l’Inami. Dans la lettre, le CIMACS rappelle que « les MACS sont un rouage essentiel et indispensable de nombreux services hospitaliers, ce sont tous ces jeunes visages dans les hôpitaux qui prennent en charge les patients, les soignent, les traitent. Depuis toujours, les MACS font face à l’instrumentalisation de cette double situation (à la fois travailleur et en apprentissage) par les établissements hospitaliers à des fins budgétaires, mais une ligne rouge a été franchie ce 20 avril 2021. »
Pour eux, « les fédérations hospitalières ont dévoilé un pot-pourri des pires réglementations qui sévissent actuellement dans les différents hôpitaux belges, afin de proposer un contrat boiteux mais uniforme sur le territoire aux MACS. Ce contrat bâtard entre un contrat de travail et une convention de stage enfonce encore plus les MACS dans un cercle vicieux qu’ils ne connaissent. »
Sans eux, une autre pandémie
« Les assistants-médecins se sont pourtant montrés à la hauteur de la pandémie : ils ont fourni des efforts considérables, ont accepté lors de la première vague d’être en première ligne pour éviter à leurs aînés plus âgés de s’exposer au virus alors que les protections manquaient, ont sacrifié des mois de formation dans leur spécialité (presque un an pour certains) pour se consacrer aux unités Covid, beaucoup ont été contaminés et ont contaminé leurs proches. » rappellent-ils.
Ils attirent l’attention : « En cette pleine période de Covid, nous, les MACS, assumons un rôle de lanceur d’alerte. Nous exigeons le respect car nous sommes l’avenir d’une profession dont la situation sanitaire a rappelé l’importance. Nous ne céderons pas à l’incompétence et à la lâcheté ambiante qui a mené à une gestion impossible d’une épidémie par défaut de moyens et de vision à long terme. Notre formation doit être la meilleure, car seul l’objectif d’être le meilleur système de Santé au monde est digne de considération. »
La parole est à présent aux ministres.
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