Du côté néerlandophone, des inquiétudes sont aussi envoyées par un certain nombre d’experts.
Le Dr Stefaan Carlier, chef du département d’anesthésie AZ Groeninge et membre du comité direction BSAR-APSAR, entre autres, met en garde depuis un certain temps. Lors des Etats généraux de l’anesthésie générale l’année dernière déjà, il déclarait que tout cela serait administrativement très difficile. Il donne des exemples concrets: «Pour certaines procédures, les performances chirurgicales sont réparties entre différentes disciplines: par exemple, le canal carpien fait partie de l’orthopédie et de la neurochirurgie... Plus grave pour lui, il n’y a toujours pas de logiciel disponible».
Un avis partagé par le Dr Fierens, médecin de la MZG: «La première facture est au plutôt pour le mois prochain. Mais les logiciels administratifs ne sont pas prêts pour une distribution (primaire) des honoraires du médecin».
Lourdeur administrative
Au quotidien cela a un impact: «Prenez les frais d’urgence maintenant», illustre l’anesthésiste de Courtrai. «Apparemment, ils ne sont pas déterminés par la discipline, mais sont jetés dans un gros pot. Et en plus, ils sont accompagnés d’une administration très lourde avec les différentes nomenclatures. Par ailleurs, il n’y a pas de division entre surveillance intensive et non intensive: tout est impliqué dans la réanimation, même si des disciplines différentes fonctionnent parfois dans des lieux différents (unité de soins intensifs, soins intermédiaires, etc.).»
Faire des économies
Le Dr Carlier conclut donc: «Pourquoi cette administration super lourde? Cela n’a aucun sens sauf si vous voulez vraiment économiser de l’argent, ce que le ministre a toujours nié», a-t-il déclaré.
De son côté, Philip Nieberding, directeur médical, AZ Nikolaas, n’est pas opposé à un système de financement pondéré en pathologie bien pensé et équitable. «Certainement pas si cela a fait l’objet de discussions approfondies avec les médecins", mais dans l’approche actuelle, il craint également que la discussion entre les médecins, entre le conseil médical et l’hôpital ne soit davantage polarisée.
Tout comme le Dr Carlier, il y voit une tentative cachée d’économiser de nombreux problèmes structurels et ne cache pas qu’il s’agit d’une opportunité manquée: «Le système n’augmentera la qualité des soins fournis dans aucun domaine».