La Fédération des Associations des Médecins Généralistes de Bruxelles (FAMGB) est en train de relancer l’articulation entre première et deuxième lignes via ses délégués hospitaliers. Il s’agit de la représentation des médecins généralistes auprès des hôpitaux, eux-mêmes demandeurs d’une optimisation de la collaboration.
L’idée est que des médecins volontaires, issus des associations locales de généralistes aient régulièrement des réunions avec les médecins et les responsables hospitaliers, de manière à créer une dynamique entre première et deuxième lignes de soins et à partager les résultats de ces rencontres avec les autres associations locales. Les médecins traitants peuvent ainsi avoir une meilleure vue de l’activité des institutions hospitalières avec lesquelles ils travaillent habituellement. Ils peuvent mieux connaître les spécialisations et les domaines d’excellence de chaque établissement et surtout travailler à mieux articuler le séjour et la sortie d’institution des patients. C’est un échange « donnant-donnant » avec une meilleure compréhension des prises en charge de part et d’autre.
« Ces échanges ne sont pas vraiment nouveaux. » dit le Dr Michel De Volder, président de la FAMGB. « Ils existaient déjà en partie avant la crise sanitaire, mais celle-ci en a fortement bouleversé la pratique. Il faut donc les remettre en marche. » Une des raisons pour lesquelles cette habitude était née, était de mieux préparer entre soignants hospitaliers et médecin traitant la sortie des patients après un séjour à l’hôpital. « Ce que nous appelons ‘la réconciliation médicamenteuse’ est particulièrement importante à nos yeux » dit Michel De Volder. Il s’agit de s’assurer que les bonnes instructions soient transmises au patient concernant les médicaments qu’il aura à prendre, le schéma posologique, le moment, la manière de les prendre. Et aussi de voir dans quelle mesure le nouveau schéma correspond ou non à celui que le patient suivait avant d’être hospitalisé. Le souci est de modifier le moins possible l’ancien schéma, tout en tenant compte d’éventuelles nécessités nouvelles. La FAMGB a ainsi proposé aux hôpitaux bruxellois, en association avec le BHAK (cercle néerlandophone de Bruxelles), une « lettre de sortie » type permettant un meilleur suivi du patient une fois qu’il retourne dans l’ambulatoire.
« Peu à peu nous en étions aussi arrivés à partager avec les services hospitaliers, au moment de l’admission du patient, des données utiles le concernant, ainsi que son entourage socio-économique si nécessaire. » Le parcours intra-hospitalier du patient commençait aussi à faire l’objet d’échanges tout au long de son déroulement. Cela concernait plus particulièrement ceux qui séjournaient en cardiologie, en oncologie et en gériatrie. Ces échanges permettaient d’assurer une meilleure cohérence des soins entre « l’avant, le pendant et l’après » séjour hospitalier. Dans un certain nombre de cas, cela évitait les rechutes, les récidives et les réadmissions. « Les hôpitaux sont demandeurs en raison du mode de financement par diagnostic. Une réadmission a pour eux un coût qu’ils souhaitent éviter chaque fois que possible. » explique le Dr De Volder.
Autre raison pour relancer ces interactions : la mise sur pied des réseaux hospitaliers a redistribué les cartes. Il existe aujourd’hui des pôles de soins au sein de ces réseaux. Une bonne connaissance de la répartition des compétences est nécessaire, ce qui suppose des contacts réguliers entre première et deuxième lignes. Cela doit permettre aux médecins traitants d’orienter leurs patients de manière optimale et – pourquoi pas ? – de faciliter la transposition d’un endroit à un autre d’une manière intéressante de travailler. « Sur ce dernier point, nous sommes encore en phase exploratoire », explique Michel De Volder.
La FAMGB a donc lancé des appels afin de voir quels sont les généralistes qui seraient disponibles pour reprendre ces échanges. Actuellement, une douzaine de médecins, issus des associations locales, sont déjà à pied d’œuvre que ce soit dans une phase exploratoire ou évolutive.