Lors du symposium du GBS, le Dr Philippe Devos (Absym), président du Conseil médical du CHC Liège, a donné l’avis des spécialistes et s'est penché sur la médecine spécialisée de demain. Pour lui, cette réforme a été mise en place parce que le financement actuel n'est pas transparent pour le grand public. En outre, « la nomenclature est désormais à l'origine d'un combat fraternel entre les médecins. »
Il craint un autre aspect collatéral : « Cette situation, entre les médecins, deviendra invivable pour les syndicats médicaux.» En outre, il constate que le retard par rapport à d'autres pays peut aller jusqu'à cinq ans lorsqu’on veut introduire des techniques innovantes comme la thrombectomie.
Il rappelle aussi que la relation entre le volume d’activité des services médicaux et le budget de l'hôpital ajoute une pression sur les médecins. Le Dr Devos a tenu à le rappeler en soulignant tous les effets secondaires de cette situation. « Quelle direction devons-nous prendre alors ? Comment atteindre un salaire correct, transparent, qui intègre aussi le temps que l’on ne passe pas avec un patient, un salaire qui résiste à une comparaison internationale, sans oublier un financement des surcoûts pour l'innovation... le tout sans aberration ». Et d’ajouter : « Un psychologue gagne aujourd'hui 110 euros de l'heure».
Il a également insisté sur la suppression des cotisations et l'intégration des frais nécessaires comme l'attente, la gestion d'un service, etc.
La question des marges
Pour le Dr Devos, il faut être vigilant à différents aspects qui vont arriver : « Et s'il s'avérait par la suite qu'un déficit apparaissait ici et là dans le nouveau système ? Qui paie alors la différence si une interdiction de supplément d’honoraires est en vigueur ? Qui finance une transition durable ? »
Le Dr Devos a insisté sur le besoin continu de dégager des marges. « Les frais deviennent une zone de guerre entre l'hôpital et le médecin. Comment allons-nous l'attribuer ? Par le service médical ? On fait une grosse marmite ? Qui décide : chaque service lui-même, le Conseil médical, la cogestion hospitalière et le Conseil médical ? Si le Conseil médical décide, il devra avoir beaucoup plus de responsabilités et être représentatif et équilibré. Avec un nécessaire soutien financier pour le président du conseil médical… »
Autant de questions encore sans réponses. « Incidemment, les assureurs ne pourraient-ils pas comparer les risques interdisciplinaires sur base de leurs données qui ne peuvent être remises en question ? », a suggéré le Dr Devos.
Et d’ajouter encore une critique : « Cette nomenclature ne tient pas compte de l'ancienneté ni de la notoriété du médecin. Ni des demandes inadaptées du patient… »
Lire aussi: Frank Vandenbroucke : "Cette réforme est existentielle pour les médecins".
Derniers commentaires
Alexandre Sarafidis
06 février 2023Effectivement le Dr Devos a raison et bon nombre de médecins sont sur la même ligne ;
-, il faudra tenir compte de l’ancienneté comme pour les autres métiers ( ou alors le ministre devrait expliquer aux autre métier qu’il faut supprimer l’ancienneté ),
La notoriété est aussi un facteur important .
L’indexation a toujours été raboté pour les honoraires , il faut que cela cesse.
Égalité d’indexation pour tous ( comme pour le ministre d’ailleurs …).