Le nombre de notifications d’agressions enregistrées au point de contact de l’Ordre des médecins est en constante augmentation. C’est également le cas pour d’autres catégories de prestataires de soins. Cela porte préjudice à la relation de soins. L’Ordre avance une série de propositions pour y faire face.
L’Ordre des Médecins, dans un document publié aujourd’hui, rappelle une étude belge menée en 2019 auprès de 3.726 médecins. Il y apparaissait que 84.4 % de tous les médecins ayant répondu à cette enquête avaient été victimes d’une forme quelconque d’agression ou de violence dans le cadre de la relation médecin-patient à un moment donné dans leur carrière. En 2016, « seulement » 36.8 % des médecins s’étaient trouvés dans la même situation.
À la suite du meurtre du Dr Patrick Roelandt, le Conseil national a créé un point de contact en 2016. « Six ans et demi plus tard » dit l’Ordre, « 434 notifications lui sont parvenues, dont 59 % pour des violences verbales, 21 % pour des violences psychiques, 17 % pour des violences physiques et 2 % pour des violences sexuelles. »
En soins ambulatoires, les agressions ont lieu principalement dans le cabinet et durant les visites à domicile. Dans les hôpitaux, les services de psychiatrie et d’urgence sont les plus concernés. Le harcèlement des médecins par téléphone et sur les médias sociaux sont également des pratiques courantes. Les causes sont très diverses. Dans la moitié des cas, l’agresseur est un patient connu. Les patients les plus à risques sont ceux qui ont des antécédents psychiatriques et ceux qui souffrent d’éthylisme ou de toxicomanie. Les femmes et les jeunes médecins sont plus susceptibles d’être victimes.
« Il n’existe pas de solution unique » estime l’Ordre. La solution, « à l’image du problème, doit être multifactorielle, impliquer toutes les parties prenantes et mener à une action conjointe. ». Il faut encourager les médecins à signaler chaque agression. Actuellement, 77.6 % des médecins ayant un subi des violences physiques ne rapportent pas l’incident. A côté du point de contact créé par le Conseil national, il en existe d’autres au sein de cercles de médecins généralistes, d’hôpitaux et d’unions professionnelles. Cela crée une fragmentation des données. Il faut une centralisation, via un formulaire standard à transmettre à l’Ordre. Cela permettra une analyse approfondie, suivie de l’élaboration d’un plan d’action conjoint pour tous les professionnels des soins de santé concernés. Il faut aussi mettre sur pied une campagne de sensibilisation du grand public, soulignant le caractère inadmissible de ces agressions.
Et dans le cadre de la loi, les professionnels de soins doivent être considérés comme des personnes ayant une fonction publique, ce qui est envisagé dans la réforme du Code pénal. Les sanctions s’en trouveront alourdies. Il convient aussi, dit l’Ordre, d’évaluer l’utilité des mesures actuellement en vigueur (caméras, boutons d’alarme …) et de signaler les patients à risque mais cela, dans les limites de la déontologie (document a158001 de l’Ordre, conclusion, alinéa 2 sur le red flag) . Enfin, il faut s’attaquer aux éléments déclencheurs, dont une partie au moins sont connus.
Lire aussi: Agression de médecins : « nous devons interpeller le SPF pour l’activation du RED Flag » (Ordre)
Derniers commentaires
Georges POLLET
06 mars 2023J'ai été agressé et volé il y a qqs semaines. Résultat des courses
L 'agresseur est en liberté malgré 8 condamnations antérieures ne se présente pas au tribunal et est libre comme l'air.Deliqescense d 'un état qui ressemble de plus en plus à une république bananiers