Le gouvernement s'est abstenu lors du vote sur le budget des soins de santé 2020. " Si des investissements supplémentaires sont possibles, ils doivent en premier lieu bénéficier au patient, ce qui n'était pas le cas ici », a déclaré la ministre de la Santé Maggie De Block. L'avis présenté par le Comité de l’assurance n'est pas non plus recevable d'un point de vue juridique et budgétaire.
Le budget des soins de santé 2020 n’a pas été approuvé ce matin par le Conseil général de l’INAMI. Sur les 21 membres, 10 ont voté pour et 4 contre. 6 d’entre eux se sont abstenus et un membre était absent. Onze membres devaient voter pour afin que le budget soit approuvé.
Le gouvernement s'est abstenu lors du vote. "Le patient est au cœur de nos soins de santé. Cela doit également se ressentir dans le budget, et ce n'était pas suffisamment le cas ici : presque tous les nouveaux investissements iraient aux structures et aux établissements de soins, presque aucun au patient lui-même", rétorque lundi la ministre de la Santé publique Maggie De Block dans un communiqué. "En tant que gouvernement, nous ne pouvions et ne voulions pas approuver un tel budget."
La poursuite de l’implémentation de l'eAttest en est un exemple. Le Comité de l’Assurance a proposé d’inscrire 25 millions d'euros pour cela. "Je suis moi-même une grande partisane de la réduction de la paperasse. C'est pourquoi j'ai en son temps introduit l’eAttest. Mais si l’implémentation chez les médecins généralistes n’a pas nécessité de moyens supplémentaires, pourquoi inscrire 25 millions maintenant ? Si une marge budgétaire est disponible, il vaut mieux investir cet argent dans le remboursement de nouveaux soins pour le patient." s'interroge la Ministre.
Incertitude budgétaire
Le gouvernement note également que l'avis budgétaire du Comité de l’Assurance comporte de nombreuses incertitudes : le produit des mesures a été estimé de manière très optimiste et il n’y a pas d'informations suffisantes ou même claires sur la manière dont la nouvelle politique sera financée. La Commission de contrôle budgétaire de l’INAMI avait déjà fait la même observation le 9 octobre.
Le Comité de l’assurance a également ignoré les dispositions légales. Il a relevé l'objectif budgétaire et a levé le blocage structurel alors qu’il n'en avait pas le pouvoir.
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