La confection du budget des soins de santé est toujours dans la phase de discussion et de défrichement entre les différents acteurs sous le regard du ministre fédéral de la santé. Ce lundi, un Comité d’assurance se tenait avant une nouvelle réunion du groupe de travail préparatoire du Comité d’assurance qui est prévue mercredi soir. Ce dernier lance un appel clair à un échange intensif d'informations et à une répartition claire des rôles.
Parmi les discussions qui ont été évoquées, il y a la suivante : les partenaires souhaitent réorienter les 100 millions qui ont été accordés comme bonus pour le conventionnement. Cette mesure n’a pas été une réussite sur le terrain. Il n’y a en effet pas plus de prestataires conventionnés après sa mise en place. Cet argent pourrait être affecté aux secteurs en difficulté : comme les logopèdes, les kinés, d’infirmières ou certaines spécialités médicales ou encore les hôpitaux...Il faut rappeler que ces 100 millions, au départ, étaient un effort prévu pour les prestataires équivalents à celui qui avait été réalisé pour les hôpitaux pour les surcoûts de l’énergie (80 millions). À la suite d'un choix du gouvernement, cette somme était devenue par la suite une prime au conventionnement....
Par ailleurs, pour rappel, pour le budget 2024, il avait été prévu, en octobre 2022, de diminuer exceptionnellement la norme de croissance à 2 %, ce qui correspond à 169 millions d'euros.
Le secteur se pose une autre question à propos des moyens liés à « l’appropriate care ». Il souhaite que les 40 millions qui avaient été sortis du budget global des soins de santé (par décision du Conseil général) soient réinvestis dans le budget des soins de santé.
Toujours au volet financier, le secteur demande au gouvernement que les 100 millions (sous-utilisations des soins), qui avaient été gelés en mars, soient réaffectés.
Pénurie et qualité de travail
Un autre aspect inquiète les différents acteurs de terrain : la pénurie de personnel soignant. Selon différents intervenants du Comité de l'assurance, une demande est faite au Conseil général de travailler sur une série d'initiatives visant à rendre le travail de l'aidant viable. Il y a une volonté de veiller à la qualité des soins, notamment par le biais d’un travail digne et de meilleures conditions de travail pour les prestataires de soins.
Au travers du budget 2024, trois domaines paraissent indispensables et prioritaires aux différents acteurs : le bien-être du personnel soignant, l’accès aux soins et la santé de mentale... Cela pourrait faire plaisir aux soignants si cela se traduit par des avancées concrètes sur le terrain.
Les calculettes sont prêtes. Les discussions se poursuivent à tous les niveaux. Il reste toutefois la difficile question centrale: où trouver l'argent et comment pouvoir le mettre en oeuvre là où les soins de santé et les professionnels en ont le plus besoin...en tenant compte des intérêts de chacun(e).