Le manque de médecins inquiète le Dr Catherine Fonck, députée fédérale des Engagé(e)s. "Le plan caché du ministre Vandenbroucke est d’avoir moins de médecins et que cela amène à la fermeture de certains hôpitaux (en mauvaise situation financière) pour diminuer les lits totaux. C’est une stratégie silencieuse."
«Il y a toujours plus de médecins qui partent à la pension que de nouveaux médecins diplômés. La question des quotas de numéros Inami reste donc cruciale! Les médecins des hôpitaux ne peuvent plus continuer à travailler avec de telles pénuries qui entraînent des fermetures de lits et des reports de soins. Il faut donc investir dans l’attractivité et la rétention du personnel soignant avec une urgence absolue pour les infirmières, les aide-soignants et les technologues. Cela devra s’imposer dans l’accord du prochain gouvernement», soutient l’ancienne ministre de la Santé de la FWB.
La question des sous-quotas est centrale. «On se prépare à des années où il y aura nettement moins de nouveaux médecins assistants spécialistes en formation qui vont arriver dans les hôpitaux. Les politiques n’en sont pas du tout conscients. Même si la durée de séjour diminue et qu’il y a de plus en plus d’hospitalisations de jour, la situation va être plus que critique. Le plan caché du ministre Vandenbroucke est d’avoir moins de médecins et que cela amène à la fermeture de certains hôpitaux (en mauvaise situation financière) pour diminuer les lits totaux. C’est une stratégie silencieuse. Il est évidemment important d’avoir plus de généralistes qu’avant, mais on ne peut pas soigner sans spécialistes. Il n’y a pas de soins sans soignants!»
Elle insiste aussi sur l’importance d’une Pax hospitalia au niveau budgétaire: «Certes des réformes de nomenclature et de financement sont en attente (2025-2026 ou plus tard) mais d’ici là, il faut cesser de prendre des mesures qui impactent négativement le budget des hôpitaux (comme des mesures d’économies sur la dialyse, la radiologie...). Un exemple: quel pays a le moins d’IRM par million d’habitants? C’est la Belgique! En raison des décisions ministérielles. L’Allemagne en a trois fois plus. Il y a une urgence à en avoir davantage pour les patients, les délais d’attente hors urgence sont très longs. Je rappelle aussi que la radiologie et la dialyse, dans la majorité des hôpitaux, servent à financer le reste de l’hôpital comme par exemple la gériatrie ou la pédiatrie qui ont une nomenclature défavorable... qui devra aussi être réformée.»
Derniers commentaires
Philippe DEGEEST
08 février 2024Comme il ne veut pas partir, je suis parti et suis sorti complètement du système qui m'a amené à la paupérisation comme médecin psychiatre avec 3 diplômes de psychothérapie universitaires en plus .. .
Charles KARIGER
20 janvier 2024Pfff ! N’avez rien compris, mes bons Amis.
Le but de VDB, de ses prédécesseurs et de ses successeurs n’est pas de soigner, encore moins de bien soigner mais de soigner de manière uniforme (le MacDo doit être identique, de Miami à Hasselt) et surtout LOWCOST !
Tout le reste n’est que façade, emballage, réclame.
Francois Planchon
19 janvier 2024Excellente analyse : merci !
Il est regrettable que cette question n'ait pas été posée au ministre Vandenbroucke au débat télévisé de ce jeudi 18/1/2024... où tout était visiblement édulcoré pour ne jamais lui faire perdre la face... en n'abordant pas les questions qui fâchent... La crise du COVID a démontré l'insuffisance de lits disponibles et l'insuffisance de personnel médical tous diplômes confondus.
Il a fait cocorico sur l'augmentation des quotas... mais la RTB a oublié de lui rappeler, devant les téléspectateurs, que ces quotas augmentés ne remplacent même pas les départs à la retraite, comme l'article ci-dessus le rappelle avec justesse !
On ne lui a pas non plus rappelé qu'1/3 des nouveaux Nos INAMI est donné à des médecins étrangers, faute de médecins Belges... ce qui démonte encore plus l'absurdité des quotas...
Et si on ajoute que la nouvelle génération n'a plus envie de pratiquer des horaires de 70 heures/semaine, ce n'est même pas en remplaçant tous les départs, et en compensant l'engagement de personnel étranger, qu'on obtiendra un effectif suffisant !
Et pourtant, il y a beaucoup de places supplémentaires disponibles dans nos universités et enseignements supérieurs, par exemple si on supprime les excès d'étudiants français!
L'enseignement francophone n' a pas comme fonction d'être une soupape de sécurité pour les carences de la France vis à vis de sa jeunesse, qui ne lui offre pas assez de places disponibles dans les études supérieures, toutes branches confondues...
En plus leur mécanisme d'accès "Parcoursup" est beaucoup trop sélectif...
Nous ne payons pas nos impôts pour financer les carences de la France !
Accepter des étudiants étrangers uniquement si les nationaux sont servis et qu'il reste des places disponibles devrait être la règle....
La lutte pour le bon sens n'est pas finie...
Bernard CAUCHETEUR
18 janvier 2024Il est temps qu'il parte !
Vincent LAMY
17 janvier 2024bonne analyse
Jean-Pol Bleus
08 janvier 2024tout à fait d'accord avec elle.