Les pénuries dans certaines spécialités inquiètent fortement le Dr Manfredi Ventura, président de l'Association francophone des médecins-chefs (AFMC). «Nous comprenons la priorité qui est donnée actuellement à la sensibilisation des jeunes médecins au métier de médecin généraliste mais il ne faut pas oublier l’importance des spécialistes et surtout des spécialités en pénurie. Il va y avoir un manque de MACS dans la médecine d’urgence, dans la gériatrie, la neuropédiatrie, la pédopsychiatrie… Notre prochain symposium, au mois de mai, évoquera d’ailleurs les problèmes de ressources humaines», confie le président de l’AFMC.

Enfin, «le durcissement de la position des MACS au sein des hôpitaux» le préoccupe. «Les médecins-chefs sont souvent considérés comme l’ennemi des MACS alors que nous sommes leur meilleur soutien. Je pense que les médecins-chefs sont plus sensibles à cette question qu’avant. Ils ont soutenu les premières demandes des MACS. Aujourd’hui, certaines revendications des MACS sont excessives et cela amène des tensions. Nous sommes là pour leur garantir une qualité de formation et une charge de travail raisonnable… mais cette tension va être préjudiciable. Je sais que dans certains hôpitaux, leur situation n’est pas encore optimale. Toutefois, les MACS doivent réaliser qu’ils sont là pour être formés. Ils doivent assurer la continuité des soins. Comme médecins, les MACS ont des obligations aussi.»

Au cœur de l’hôpital, le Dr Manfredi Ventura, président de l'Association francophone des médecins-chefs (AFMC) attend toujours une évolution du statut des médecins-chefs: «Nous avons écrit au ministre avec nos homologues flamands pour une modifications du statut. Il y a un projet de loi mais nous ne savons toujours pas où il en est. Le médecin-chef doit recevoir un peu plus de pouvoir notamment pour le traitement de médecins qui dysfonctionnent.»

Par ailleurs, le Dr Manfredi Ventura a l’impression que les réseaux sont tombés dans l’oubli. «C’est un point qui préoccupe les médecins-chefs qui sont en contact à l’intérieur des réseaux.»