En plus de ses missions de formation continue, la SSMG se positionne actuellement comme l’intermédiaire principal en matière d’accompagnement à l’installation des médecins généralistes. Elle s’engage dans plusieurs projets de cabinets médicaux dans des zones de pénurie et souhaite à l’avenir poursuivre dans cette voie.
La SSMG estime qu’en apportant une aide concrète face à la pénurie de médecins généralistes, elle soutiendra, à moyen et à long terme, les médecins des zones en souffrance, qui sont surchargés. Sachant que les médecins d’aujourd’hui, en particulier ceux de la jeune génération, attachent beaucoup d’importance à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la SSMG s’efforce de favoriser les conditions de cet équilibre. Désireuse de se positionner en mentor pour de jeunes collègues, elle soutient des cabinets qui offriront des horaires raisonnables, des échanges intellectuellement riches avec une équipe, un environnement motivant et un secrétariat pour les soulager de certains aspects logistiques. Elle utilise sa notoriété auprès des autorités afin d’améliorer la qualité de vie des praticien·nes, par exemple en s’efforçant de prévoir des places en crèche sur le secteur d’activité des médecins.
L’objectif est de voir se développer des projets où l’équipe présente sur place puisse s’impliquer à tous les niveaux organisationnels et à moyen-terme, de voir les médecins s’installer dans la région et reprendre les rênes des cabinets. Mais dans cet esprit, la SSMG les laissera prendre les décisions majeures qui s’imposeront à eux, comme le mode de financement qui correspondra le mieux à leur réalité. « Nous contribuons à la mise en place de structures qui puissent être attractives pour les jeunes médecins mais nous leur laissons leur indépendance », explique le Dr Elodie Brunel, Vice-Présidente de la SSMG.
La SSMG a pris son bâton de pèlerin pour mobiliser les pouvoirs publics et fondations, et les inviter à participer à la lutte contre la pénurie de MG. Elle s’implique dans des projets qui bénéficient d’un soutien financier mixte et dans lesquels les autorités locales et régionales, les prestataires et la SSMG contribuent au financement de ces projets. Il faut souligner qu’en aucun cas les cotisations des membres ne sont utilisées à ces fins
Tout cela est en accord avec l’un des objectifs principaux de la société : que tous·tes les citoyen·nes aient un médecin généraliste référent. La SSMG n’est évidemment pas le seul acteur à se préoccuper de ces questions, mais elle considère qu’il y va de sa responsabilité sociale de contribuer à maintenir une offre de médecine générale de qualité, en collaboration avec les médecins locaux. Développés dans une perspective de centres d’excellence, de tels lieux offriront à celles et ceux qui souhaitent s’y engager la possibilité de stimuler leur pratique grâce à des projets de recherche et une offre de formation locale. Tout cela est donc sous-tendu également par l’espoir d’encourager les médecins généralistes, les jeunes qui débutent comme ceux déjà installés, à se former aux dernières évolutions de l’Evidence-Based Medicine.
Un projet concret est en train de naître à Florennes. Grâce à la collaboration entamée depuis 2020 avec les autorités locales, la CPAS et le plan de cohésion sociale de la ville. Cette coopération a donné lieu, après concertation avec les MG locaux, à un projet pilote de "co-working médical" qui comprendra trois cabinets complètement équipés. Ce regroupement ouvrira ses portes en octobre 2023. « D’autres projets de cabinets dans des zones de pénurie sont en cours de discussion », nous dit le Dr Elodie Brunel.
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