Le Dr Philippe El Haddad, Directeur Général Médical du Chirec et le Dr Hervé Deladrière, Directeur Médical, d'HIS s'expriment sur la possibilité d'un rapprochement entre les deux entités que les médecins des institutions concernées voient d'un bon œil.

En coulisse, le sujet bruissait depuis quelques temps. Iris Sud (les hôpitaux Bracops, Baron Lambert, Molière-Longchamp et Etterbeek-Ixelles) et le Chirec seraient tentés de se rapprocher pour mieux aborder le grand chamboulement du monde hospitalier dans le cadre de la mise en  place des réseaux. Cette nouvelle pose un peu plus la question de la séparation des hôpitaux publics HIS avec ceux de la Ville de Bruxelles (Brugmann, Saint-Pierre, l’Huderf et Bordet) et Erasme. « Il est trop tôt pour le dire mais nous sommes clairs sur le fait qu’un rapprochement avec le Chirec ne nous empêcherait pas de poursuivre des projets spécifiques avec eux évidemment.» précise le Dr  Hervé Deladrière, Directeur Médical, d'HIS. Mais où se situe-t-on vraiment dans ces discussions ?

Le statut des médecins un atout

Le Dr Philippe El Haddad, Directeur Général Médical du Chirec fait le point : « Actuellement les directions des hôpitaux discutent ensemble. Nous avons des éléments importants qui convergent. Les conseils médicaux se sont déjà réunis. On ne doit cependant pas brûler les étapes. Il n'est pas question que l'un des acteurs mange l'autre, on parle bien d'un partenariat qui permettra d'apporter un enrichissement médical réciproque.  Par ailleurs, nous continuerons nos échanges avec l'hôpital Erasme ou d'autres pour des projets spécifiques. Ce n'est pas incompatible avec un travail  en réseau comme cela existera avec les trois réseaux bruxellois. Le réseau hospitalier ne se fera pas sans les médecins. Le statut des médecins est le même et c'est un aspect très important.» Un avis partagé par le DrHervé Deladrière, Directeur Médical, d'HIS : « Nous sommes actuellement dans une phase préliminaire de la discussion afin d'offrir la même qualité médicale à tout le monde. Nous échangeons actuellement dans un climat médical serein et constructif. Nous voulons travailler ensemble et il n'y a pas encore de décision définitive qui a été prise. Le statut des médecins est un élément central de notre réflexion et le fait que nous travaillons sur le même bassin de soins est également un atout. Les deux institutions ont des bons outils hospitaliers et les médecins viennent, pour la plupart, du même réseau de formation. »

Pas de transformation en polycliniques

A aucun moment, il n'est question dans leur esprit de fusion : « Il n’en est évidemment pas question. Nous avons de notre côté 85.000 patients aux urgences de part notre propre activité et notamment  les hospitalisations qui en découlent . Certains agitent l'épouvantail de la transformation de certains de nos sites en polycliniques mais cela n’est pas opportun en termes d’infrastructures. Ce ne sera pas le cas » précise le Dr Hervé Deladrière. Un propos confirmé par le Dr Philippe El Haddad, « Il n'est pas question de fusion..Nos hôpitaux sont géographiquement proches et une réflexion est donc logique. Par ailleurs, ce ne sont pas les responsables politiques qui feront les réseaux hospitaliers. » A son tour, il balaie la critique d'un mariage entre une médecine de classe et une médecine sociale : « Quand j'entends l'exigence d'une médecine sociale, je rappelle que le Chirec soigne tout le monde. En 2019, 110.000 patients auront été accueillis aux urgences. Nous sommes un hôpital qui pratique une médecine personnalisée de pointe qui accueille tout le monde. »

Ce rapprochement pourrait même ne pas être le dernier. Dans le microcosme, on évoque aussi dans le cadre des réseaux un rapprochement du Chirec avec les Cliniques de l'Europe.

L'avenir nous dira comment évoluera cet autre aspect du dossier...