Le regroupement de ces deux grandes institutions liégeoises est en marche depuis septembre 2022, mais il n’avance pas au rythme prévu initialement. Deux facilitateurs - dont un médecin - vont être mandatés pour rallier les Conseils médicaux au projet. Objectif : arriver à un consensus global dans moins de deux ans dans l’intérêt des travailleurs et des patients et pour améliorer la situation des deux hôpitaux.
Ce mercredi 20 décembre, «les deux Conseils d’administration ont mandaté les deux présidents des CA et les deux dirigeants pour cosigner la convention de groupement hospitalier qui est une étape importante car elle balise la collaboration entre le CHU de Liège et l’Hôpital de la Citadelle, ce texte devant par ailleurs recevoir rapidement le feu vert des autorités ministérielles ayant les agréments dans leurs attributions », explique Philippe Boxho, président du CA du CHU de Liège. « Ensuite, nous aurons jusqu’à deux ans pour finaliser l’accord médical », complète Jean-Pierre Hupkens, son homologue à la Citadelle. «Ce qui passe par la création d’une structure faitière – une société coopérative – ayant en son sein un Conseil d’administration commun qui assurera notamment la coordination et la bonne mise en pratique de la convention de groupement. Nous procéderons également à la mise en place d’un organigramme unique en ce qui concerne le management.»
Convaincre les médecins
Reste à trouver dans maximum deux ans un accord avec les deux Conseils médicaux. Deux facilitateurs - dont les noms ne sont pas encore connus – vont être mandatés pour faire avaliser par les Conseils médicaux un accord général. Le Dr Philippe Boxho ne cache pas une certaine déception sur la durée des négociations. «Cette déception n’est pas majeure. Nous devons juste aborder les choses différemment. C’est essentiel. Nous nous sommes rendus compte que nous avons besoin de ressources extérieures pour y arriver. Ces facilitateurs sont des personnes qui connaissent très bien l’hôpital universitaire - qui fonctionne dans un contexte spécifique - l’hôpital public et la réglementation hospitalière. Ce sont des professionnels qui sont neutres par rapport aux deux parties du groupement. Il est important d’afficher la neutralité dans l’expertise. Ce qui complexifie vraiment le groupement c’est que le CHU de Liège dépend de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et que 70% des médecins doivent être salariés (ils sont 75% au CHU, NDLR) – et qu’à la Citadelle 100% des médecins sont indépendants. La culture n’est pas la même. Nous avons beau les rassurer sur la garantie des revenus, il y a de nombreuses divergences et des façons de voir autrement la pratique médicale. On va y arriver !»
Les présidents des deux CA sont convaincus que ce groupement est la solution pour affronter les défis que le secteur hospitalier devra relever dans les années à venir. “La triple raréfaction (médecins, infirmiers, moyens financiers) que nous connaissons nous pousse à nous réinventer », soutient Jean-Pierre Hupkens, « et la mise en commun des compétences et des pôles d’excellence est une condition sine qua non pour continuer à offrir à l’ensemble de la population liégeoise des soins de santé de qualité et de proximité. L’activité médicale de pointe des deux hôpitaux n’est en effet plus à démontrer ». Quant à la dimension académique, « elle restera évidemment un atout de premier plan », précise Philippe Boxho : « Nous avons l’ambition de consolider et de développer l’expérience académique acquise par le caractère universitaire du CHU».