Pour la troisième fois en un peu plus de deux mois, après les manifestation en décembre et en janvier, les médecins libéraux français sont de nouveaux appelés à fermer leurs cabinets et à descendre dans la rue ce 14 février à Paris. Une manifestation qui fait cette fois l'unanimité syndicale. Toutes les organisations représentatives appellent les médecins à se mobiliser.
La Confédération des syndicats médicaux français a appellé ses membres à une « mobilisation massive pour défendre la santé des Français contre une convention indigne des médecins que nous sommes », le syndicat des médecins libéraux invoque « la sauvegarde et la défense de la médecine libérale » et MG France prône « la lutte contre des choix délétères ».
Le collectif Médecins pour demain, à l’origine des mouvements de grève et qui revendique plus de 16.000 sympathisants, dénonce des textes de loi déjà votés, comme une 4ème année d’internat, pour exercice dans les déserts médicaux, ou encore un projet de loi qui permettrait à des infirmiers en « pratiques avancées » de consulter des patients en accès direct, pour des cas jugés à priori bénins, avec possibilité de prescription médicale, sans aucun avis médical et qui implique en partie la responsabilité du médecin traitant qui serait destinataire d’un compte-rendu ou des résultats biologiques par exemple. Une "subsidiarité" également dénoncée en Belgique par le Dr David Simon (ABSyM) reprochant à des non médecins de "vouloir jouer au docteur "
Rappelons qu'en France des négociations conventionnelles sont toujours en cours, afin de fixer la nouvelle tarification des actes et de mettre en place le CET, un Contrat d’Engagement Territorial, option conventionnelle dont l’adhésion serait indispensable afin de pouvoir bénéficier de revalorisations tarifaires.
Sans l’acceptation de ces nouvelles mesures coercitives, le médecin ne pourrait plus appliquer les majorations tarifaires et il en découlerait une perte de revenus conséquente.
Des mesures qui exaspérent les médecins libéraux et qui considèrent qu’on leur demandent toujours plus d’efforts sans aucune contrepartie financière. Ils menacent d'ailleurs d'un déconventionnement massif. Les 3 et 4 mars prochain à Paris, l’Union Française pour une Médecine Libre (Syndicat des médecins généralistes et spécialistes) organisera des assises du déconventionnement.
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