De nombreuses personnes profitent des fêtes pour remercier leurs médecins de leurs soins médicaux au cours des douze derniers mois en leur offrant des cadeaux - allant de chocolats et de paniers cadeaux à des bons pour des restaurants pour toute l'équipe. Les médecins peuvent-ils accepter de tels cadeaux ?
Il faut partir du principe que les prestataires de soins doivent rester intègres pour garantir l'indépendance de leurs décisions. Mais cela s'applique-t-il aussi à une boîte de chocolats ou à des biscuits de Noël faits maison ? Ce sont de petites choses innocentes considérées socialement acceptables. Mais où se situe la limite ? Après tout, il arrive que de beaux champagnes ou même des montres coûteuses soient offerts, par exemple lorsqu'une maladie grave a été guérie et que les personnes concernées veulent montrer leur gratitude. "Les médecins doivent toujours refuser de tels cadeaux coûteux, car ils pourraient sinon être confrontés à des conséquences professionnelles", souligne l'Ordre. Les dons en argent sont particulièrement tabous.
Le moment de la remise du cadeau peut également être important. Après la fin d'un traitement et généralement de manière inattendue, c'est moins problématique. Mais si les mêmes patients offrent régulièrement des cadeaux, il faut être prudent. Cela peut influencer l'indépendance d'un médecin.
Le Conseil national de l'Ordre recommande dans son avis du 24 février 2018 de refuser poliment les dons des patients et d'expliquer au patient qu'il serait inapproprié pour le médecin de les accepter. Le Conseil national conseille d'engager un dialogue avec le patient pour voir s'il n'y a pas d'autres moyens de remerciement acceptables, tels que faire un don à une œuvre de bienfaisance ou rédiger une lettre de remerciement sincère.
Lorsqu'un patient insiste pour faire un don, le médecin doit être convaincu que cela n'affectera pas son jugement professionnel, ni ne pourra causer de dommages à la relation de confiance, en particulier lorsque le patient, en raison de sa situation de santé, se trouve dans une position extrêmement vulnérable.
Ne pas encourager
Un médecin ne doit en aucun cas encourager un patient à faire un don qui bénéficie directement ou indirectement au médecin. Il ne doit pas susciter ou encourager chez le patient le sentiment qu'il lui doit quelque chose sur le plan moral. L'exercice de sa profession ne justifie aucune autre récompense matérielle autre que le paiement de ses honoraires.
En vertu de l'article 909 du Code civil, un médecin ne peut jamais accepter de dons d'un patient qui décède des suites de la maladie pour laquelle le médecin le traite. Cela concerne à la fois les dons que le patient lui fait pendant le traitement et les avantages qu'il tirerait du testament du patient.