Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a définitivement approuvé mercredi soir le projet de décret instaurant, dès l'année prochaine, un concours d'entrée aux études de médecine et de dentisterie.
Ce concours, qui ne laissera entrer dans les facultés médicales qu'un nombre prédéterminé de lauréats (ceux qui seront les mieux classés, ndlr) se substituera à l'examen d'entrée en place depuis 2017, lequel laissait entrer tous les candidats qui le réussissaient.
Ce changement fait suite à l'accord historique intervenu en début d'année entre le Fédéral et la FWB sur le nombre de numéros Inami destinés aux médecins francophones.
En échange d'un relèvement de ce quota tenant mieux compte des besoins de médecins sur le terrain, la FWB a accepté d'instaurer un concours d'entrée à ces études, comme déjà pratiqué par la Flandre.
En conséquence, le nombre de quotas Inami pour les nouveaux médecins francophones passera de 505 à 744 à l'horizon 2028.
Le futur concours, qui sera organisé en une session unique pendant la 2e quinzaine de chaque mois d'août, s'inspira fortement de l'examen d'entrée en place jusqu'ici, lequel évaluait les candidats sur huit matières relevant à la fois des sciences humaines et des sciences exactes.
Le texte décrétal définit également la formule de calcul qui déterminera le nombre d'étudiants qui seront admissibles chaque année.
Celui-ci prendra en compte le nombre de quotas prévus pour les étudiants à la fin de leurs six années d'études, augmenté d'un "taux de déperdition" pour tenir compte de ceux qui abandonneront ou qui connaîtront un retard dans leur parcours académique.
Le nombre exact d'entrants aux études de médecine et dentisterie pour la prochaine rentrée sera toutefois défini dans les prochaines semaines "sur la base d'une concertation interfédérale", précise mercredi dans un communiqué la ministre Valérie Glatigny (MR).
La question devrait être évoquée à l'occasion d'une prochaine conférence interministérielle (CIM) Santé, élargie aux ministres de l'Enseignement supérieur.
Il y a quinze jours lors du débat sur le texte en commission, Mme Glatigny avait évoqué un taux de déperdition de 24%, un chiffre encore à confirmer donc.
Le projet de décret a été approuvé mercredi soir en séance plénière par la majorité PS-MR-Ecolo. L'opposition PTB, Les Engagés et DéFI a voté contre.
Le futur concours d'admission sera d'application dès la prochaine année académique.
Interrogé par Belga, le ministre fédéral de la Santé, qui avait âprement négocié avec le gouvernement francophone pour parvenir à cet accord historique sur les numéros Inami, s'est félicité du vote intervenu mercredi soir.
"La Fédération Wallonie-Bruxelles a respecté son engagement", a salué M. Vandenbroucke.
"Avec ce concours d'admission, elle introduit une responsabilisation au début des études, à l'instar de ce que fait la Flandre. Ce concours est aussi la pièce finale qui permet une planification optimale de l'offre médicale, car l'adéquation du nombre de médecins avec les besoins de la population aura un effet positif sur la qualité de la formation, sur la qualité des professions médicales, et sur la qualité des soins".
Fixation des quotas
La Chambre a adopté jeudi en séance plénière un projet de loi porté par le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit) qui définit la procédure de fixation des quotas de numéros Inami octroyés en médecine et dentisterie. Le texte a été approuvé majorité contre opposition.
La clé de répartition établie par la Cour des comptes est abandonnée pour la fixation des quotas. Conformément à la nouvelle procédure, les futurs quotas seront déterminés par Communauté après avis de la Commission de planification.