Des personnes qui ne sont pas médecins peuvent commander en ligne des carnets de prescriptions. Une enquête menée par la chaîne flamande VRT NWS a révélé qu'il semble ne pas y avoir de contrôle sur ces commandes, ouvrant ainsi la porte aux abus.
Il est bien connu que les prescriptions médicales sur papier sont en phase de disparition. Les exceptions concernent les médecins âgés de 64 ans ou plus lors de la mise en place de la numérisation, ainsi que les visites à domicile en cas d'absence de possibilités de téléchargement électronique. Les garanties contre les abus sont le numéro de registre national du patient que le pharmacien doit posséder lorsqu'il délivre des médicaments prescrits. Cependant, ce "contrôle" se déroule parfois de manière un peu trop fluide.
Il apparaît maintenant que les carnets de prescriptions peuvent être commandés auprès de l'imprimeur lui-même grâce à quelques astuces - des informations trouvées sur Internet -, même par des personnes non médecins. Il suffit de profiter de l'identité d'un médecin (y compris son numéro INAMI) sans que ce dernier soit informé de la commande illégale.
VRT NWS en conclut qu'il n'existe donc aucun contrôle rigoureux sur le système de commande. L'INAMI déclare que le code-barres sur les prescriptions devrait constituer une garantie contre la fraude, mais cette affirmation a été contredite par l'enquête. Selon les journalistes, au minimum, les informations sensibles nécessaires pour commander les carnets devraient être protégées sur Internet. L'INAMI n'a pas de réponse à cette question.
Itsme
Domus Medica plaide en faveur d'une numérisation accrue et d'un meilleur contrôle des carnets de prescriptions. "En outre, il serait bon que lorsque les médecins commandent des carnets, cela soit lié, par exemple, à l'utilisation de Itsme, pour garantir l'identité du médecin. Et le pharmacien devrait effectuer une vérification rigoureuse."
Le ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, est d'accord avec cette proposition : il souhaite également mettre l'accent sur les prescriptions électroniques et laisse aux pharmaciens la responsabilité de bien examiner la prescription et de signaler les fraudes. Et c'est là que ça s'arrête pour lui.
Le fait qu'il y ait des fuites dans une procédure qui devrait être absolument étanche est inacceptable et appelle assurément des mesures de grande envergure.