À partir de ce 5 octobre, le Brabant wallon en Belgique inaugure une nouvelle initiative en matière de sécurisation des soins transmuraux, apportant une réponse pragmatique à un enjeu de taille : les erreurs de médication et les difficultés relatives à la gestion des médicaments lors des transitions des patients entre l'hôpital et leur domicile. Elles touchent 1 patient sur 2 et les problèmes post-hospitaliers liés aux médicaments affectent 63,7% des patients.
Des médecins généralistes et spécialistes, des pharmaciens et d’autres acteurs travaillent en équipe : Dr Eric Vincke, Dr Bernadette Langouche, Dr Bernard Vo, Pharmacienne Nathalie Rouquette, Pharmacienne Amandine Moreau, Pharmacienne Anne Thiry, Pharmacienne Emmanuelle Vanmechelen (CERPAN) Mme Maité Dele Pedro (SISD), Sophie De Greef (RLM BW) se sont mis ensemble pour trouver des solutions comme nous l'explique Nathalie Dujardin, pharmacienne : « Pour résoudre cette problématique, nous avons décidé de créer un groupe de travail composé de pharmaciens, de généralistes, une pharmacienne clinicienne de l’hôpital Saint-Pierre à Ottignies (CSPO), un médecin spécialiste en néphrologie...Nous avons proposé de mettre en place un système d’enveloppes bleues (enveloppes que le pharmacien ou le généraliste utilise pour y insérer un schéma de médication à jour, à remettre au patient lorsque celui-ci entre à l’hôpital, dans le cadre d’une hospitalisation planifiée) et d’enveloppes vertes (à destination du pharmacien à la sortie de l’hôpital) avec les données de médication du patient. Cela permet au pharmacien de référence de mettre à jour le schéma de médication du patient. »
Réduire les erreurs
Cette démarche de santé est importante : « Certains patients prennent les mêmes médicaments sous deux noms différents, parfois ils arrêtent leur médicament sans raison...Les médecins généralistes ne reçoivent pas toujours les bonnes informations dans les temps. Nous (les pharmaciens) n’avons pas accès à la lettre de sortie de l’hôpital. Pourtant, des projets de terrain en Flandre comme ZorgZaamLeuven ont montré dans leur évaluation que 83% des patients vont d’abord chez le pharmacien en sortant de l’hôpital avant de se rendre chez leur médecin traitant. 71% des patients vont à la pharmacie le jour même ou le lendemain de leur sortie. »
Le rôle des pharmaciens
Dans une récente étude, 29% des pharmaciens ont identifié au moins un problème lié à la médication et 17,4% des pharmaciens ont identifié une incohérence entre le schéma de sortie et celui du domicile (médicament manquant, changement de dosage…).
Une équipe multidisciplinaire
Cette équipe s’est donc constituée dans la première ligne et la seconde ligne de soins comme l’explique la Pharmacienne Nathalie Dujardin : « Actuellement, nous travaillons avec la clinique Saint-Pierre d’Ottignies, la clinique du Bois de la Pierre à Wavre (service des pathologies chroniques et service locomoteur), l’association des généralistes du Brabant wallon et les pharmaciens (Ottignies Louvain-La-Neuve, Court-Saint-Étienne, Wavre, Rixensart, La Hulpe, Chastre, Mont-Saint-Guibert…), et sommes soutenus par ECOSSAD (Service Intégré de Soins à Domicile du BW) ainsi que par le CERPAN (Union des pharmaciens indépendants du Brabant wallon. »
Un manque dans le Brabant wallon
Les acteurs sont actuellement bénévoles et, même avec le soutien du CERPAN pour certains coûts initiaux, la recherche de budget demeure une priorité: « Nous sommes bénévoles et nous cherchons des budgets. Rien que l’impression coûte un peu moins de 2000 euros. Le CERPAN nous soutient en prenant en charge l’impression des affiches et en préfinançant l’impression des enveloppes. Nous commençons sur la zone d’Ottignies et du Bois de la Pierre, mais nous souhaiterions l’étendre à Braine-l'Alleud, Nivelles, Tubize. »
Derniers commentaires
Charles KARIGER
05 octobre 2023Ouf !
On l’a échappé de peu, mais tout est bien qui finit bien.
Encore un peu et il aurait fallu tenir compte du médecin traitant.
C’est beau, c’est merveilleux, le « système de santé à la belge ».