Maggie De Block a présenté mercredi soir aux trois syndicats médicaux le budget soins de santé 2020 qu’elle soumettra au conseil des ministres du 22 novembre. La libérale flamande souligne qu’elle épargne patients et prestataires - les seconds en leur garantissant le respect de la norme de croissance de 1,5% et la totalité de la masse d’indexation. Réactions de la première heure.
L’ABSyM, le Cartel et AADM n’étaient pas conviés à une négociation, mais à une séance informative où Maggie De Block en personne, flanquée de son chef de cabinet et de hauts fonctionnaires de l’Inami et du SPF, a expliqué son budget, relate le Dr Philippe Devos. Le président de l’ABSyM n'est pas mécontent de la méthode, admettant qu’elle n’aura pas été la règle sur la législature. « C’est toujours mieux quand on vous expose autrement que par presse interposée une position, le pourquoi de certaines options. »
On oublie les 101 millions réservés [dans la proposition du comité de l’assurance, ndlr] pour de nouvelles initiatives : aux yeux du cabinet, ils sont purement virtuels, indique Philippe Devos. « Par contre, la ministre a enlevé le blocage structurel présent depuis plusieurs années, elle préserve entièrement la norme et assure à tous les professionnels un index complet - c’est la première fois ces dernières années, dans un contexte budgétaire difficile, qu’on garantit d’office ce que les économistes qualifient d’indispensable. Cela nous fait dire que ce budget est somme toute courageux. Il n’y aura aucune mesure d’économies, si ce n’est envers le pharma. A nos yeux, cette décision de faire porter les efforts par le secteur responsable des dépassements est correcte. Les médecins seront invités à réfléchir à la façon de prescrire davantage de biosimilaires. »
Pas de commentaires hâtifs
Du côté du GBO-Cartel, on est plus réservé sur le fond et pas emballé du tout par la forme : c’était, dit-on, une information polie sur une épure de budget, en mode déclaratif, avec de grandes lignes et une avalanche de chiffres exposées oralement, et en recevant séparément prestataires, mutuelles et hôpitaux. Bien sûr, il y a cette promesse de remettre aux stakeholders une note écrite, mais dans une semaine seulement. En attendant d’avoir eu l’occasion d’analyser les chiffres sur papier et d’évaluer les conséquences possibles des mesures envisagées par le cabinet, le président du Cartel réserve ses commentaires. Le GBO espère qu’à chiffres égaux, Maggie De Block tiendra compte au maximum des orientations contenues dans la proposition du comité de l’assurance, quasi unanimement adoptée le mois passé par tous les acteurs de la santé.
> Lire aussi : La ministre De Block veut des économies sur le pharma et une réduction pour le patient