Agression de Saint-Nicolas: la FLAMG demande la suppression de l’obligation de déplacement

Il y a quelques jours, un MG de garde était agressé à Saint-Nicolas, lors de son retour d’une visite. Le cercle local a rapidement fait savoir qu’il n’assurerait plus de déplacements durant la garde, choix acté par la CMP. La FLAMG, la Fédération des associations de MG de la périphérie de Liège, remet en cause l’obligation de se déplacer et propose la suppression de la garde de nuit.

Pour rappel, les faits se sont déroulés le mardi 9 février dernier. Un généraliste liégeois de retour d’une visite, en soirée, a été braqué par deux individus cagoulés et armés alors qu’il regagnait son cabinet. Les malfrats se sont fait remettre l’argent en sa possession. L’affaire a été relayée par les médias grand public, et le président du cercle local, le Dr Santo Milazo, n’a pas caché à ceux-ci que ses confrères feraient désormais l’impasse sur les déplacements nocturnes, traitant certes les appels mais réorientant les patients vers d’autres formules de prise en charge qu’une visite – se déplacer eux-mêmes jusque chez le MG ou s’adresser à l’hôpital le cas échéant. Les MG locaux attendent des mesures de sécurisation concrètes, avec prise en compte du niveau d’insécurité de la zone, avant de revoir ce nouveau fonctionnement dicté par la prudence.

Quelques jours après l’agression – qui n’est malheureusement pas la première à Saint-Nicolas – le bureau de la FLAMG, la Fédération des associations de MG de Liège, a médiatisé ses réflexions et revendications. Elle acte que les forces de police locales se sont «désengagées de leurs responsabilités» en avouant leur incapacité à assurer la sécurité des MG en déplacement la nuit. Elles ont précisé ce faisant que s’aventurer seul dans certains quartiers était interdit aux policiers eux-mêmes alors que les généralistes, eux, «sont punissables s’ils refusent de se mettre en danger». La FLAMG réclame par conséquent une révision urgente et en profondeur d’un système de garde «devenu obsolète et surtout trop dangereux», et ce, non pas à l'échelle de la province de Liège mais «du pays tout entier».

Pas de blocage interne, svp

Ce que revendique le bureau de la FLAMG? Que tous les protagonistes du dossier – l’Ordre national, ses conseils provinciaux, les syndicats médicaux, le Fag et le monde politique – «se réunissent pour opérer les changements structurels qui s'imposent pour permettre de construire un autre système de garde». Il s’agit également d’écarter le spectre de sanctions disciplinaires pesant sur le MG, qui se surajoutent à la menace qui l’attend parfois lors de sa sortie seul ou accompagné la nuit.

«Dès lors que la police avoue son incapacité à nous assurer une sécurisation, la seule réforme possible est de réclamer la suppression de l’obligation de se déplacer et la suppression de la garde de nuit», estime la FLAMG. Anticipant les réactions de ceux qu’elle appelle les «inconditionnels du danger pour eux-mêmes ou pour leur chauffeur», la Fédération insiste sur le fait que cette abolition «n'empêchera en rien les médecins qui le veulent de se dévouer et de répondre par un déplacement aux appels de nuit et de jour de leurs patients». La FLAMG leur suggère simplement de se montrer solidaires et de ne pas empêcher leurs consoeurs et confrères qui ne se sentent plus prêts à risquer leur intégrité physique d’essayer d'obtenir des réformes structurelles. 

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