Le 1733 ne fonctionne toujours pas de manière correcte. Plusieurs actions ont déjà eu lieu ces dernières semaines. Pour soutenir les généralistes, l’ABSyM vient encore d’appeler à une grève d’une heure jeudi prochain. Mais pour l’Association des Généralistes du Tournaisis (AGT), “il faut frapper plus fort car les autorités semblent se moquer de nos demandes”
Parmi les nombreux reproches qui sont adressés au 1733, il y a la suppression de la « nuit noire ». C’est un peu comme si on oubliait qu’il y a une dizaine d’années, un médecin avait été séquestré en pleine nuit et que c’est pour éviter de tels méfaits que cette pratique avait été mise en place.
L’Association des Généralistes du Tournaisis (AGT) appelle ses membres à manifester mercredi prochain, le 7 juin, de 11h à 14h. Le départ aura lieu depuis le hall omnisport de Tournai. L’AGT espère que les associations sœurs de Mons (Association des Médecins Généralistes de Mons, AMGM) et de La Louvière (Union des Médecins Généralistes Borains, UMGB) se joindront à la manifestation. Bien informée de l’appel de l’ABSyM à une grève d’une heure jeudi, l’association tournaisienne estime « qu’il faut frapper plus fort que cela » nous explique le Dr Dominique Cardinale, présidente de l’AGT. « Nous attendons 100 à 150 médecins à la manifestation et nous avons même invité nos patients par voie d’affiches apposées dans nos salles d’attente » ajoute-t-elle. « Mais nous ne savons pas quelle sera leur participation éventuelle ».
Avec l’adoption du manuel de tri, qui propose une gradation en sept échelons et qui prévoit que nous soyons mobilisés pour les deux derniers niveaux, il n’est plus question de la « nuit noire ». Or c'est la phase la plus dangereuse de la nuit. « Pendant ces heures-là, nous ne voulons plus nous déplacer que pour les patients en soins palliatifs, ceux qui sont en MR/MRS et les cas de douleurs intenses » rappelle le Dr Cardinale. « Mais c’est une matière fédérale et le ministre Vandenbroucke veut nous imposer un autre mode de fonctionnement, sans tenir compte des caractéristiques locales. Si ce modèle est sans doute applicable dans les grandes villes où les médecins sont plus nombreux, c’est impossible dans les zones où il y a pénurie de généralistes. Et de cela, le ministre ne tient aucun compte »
« Nous devons rester à la disposition de nos patients », dit la présidente, « et nous faire sortir de chez nous en pleine nuit pour des situations qui peuvent attendre le lendemain n’est pas tenable. Si nous travaillons trop et trop souvent la nuit, nous ne sommes plus à même de faire du bon boulot en journée. Cela met en danger la santé de nos patients. » Et de souligner, une fois de plus, le manque d’attractivité du métier dans ces conditions pour les jeunes médecins qui ne voient plus de la même manière l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. « Je n’ai pas encore rencontré dans mon entourage professionnel de cas d’abandon du métier mais certains jeunes confrères commencent tout de même à en parler », conclut le Dr Cardinale.
Une réunion des associations de généralistes de la Wallonie picarde est programmée dans les prochains jours pour décider de l’attitude à adopter face à la situation.
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