La problématique de l’invalidité a pris aujourd’hui des proportions inquiétantes : quelque 500 000 personnes sont actuellement en invalidité. Pour le ministre de la Santé de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région wallonne, les grandes causes d’incapacité et d’invalidité sont bien identifiées. Cela ouvre la voie à une prévention, au moins partielle, bien que cela ne constitue pas une solution complète. Améliorer la situation demande un véritable programme d’action.
« Les deux premières catégories de causes d’incapacité sont d’ordre psychologique et musculo-squelettique », explique le ministre Yves Coppieters, lors de l’ouverture de la matinée consacrée au retour au travail, organisée ce samedi par la SSMG Liège. Une de ses préoccupations majeures est de réduire la charge mentale liée au travail professionnel. Quant aux troubles musculo-squelettiques, il rappelle l’existence d’un code du bien-être au travail censé en favoriser la prévention.
Vers un retour progressif et adapté
Le retour au travail ne doit pas nécessairement s’effectuer au même poste qu’avant la survenue de l’incapacité (moins d’un an) ou de l’invalidité (plus d’un an). Il peut être envisagé à un poste adapté, si cela est nécessaire et possible. Mais, insiste le ministre, des actions concrètes doivent être menées pour accompagner cette transition.
« Il est nécessaire de réformer l’accompagnement administratif et médical, et surtout de le personnaliser », affirme-t-il. L’objectif est d’assurer une protection sociale équitable et adaptée à chaque situation. Un soutien véritable, favorisant un retour progressif au travail, est privilégié par rapport à une approche punitive.
Une mobilisation collective
Cela suppose, selon Yves Coppieters, l’implication de tous les acteurs concernés, avant et après l’incapacité. Les employeurs doivent être sensibilisés à la gravité de la situation et à la nécessité de tenir compte des réalités des postes adaptés.
Une collaboration accrue avec les services compétents, tels que le Forem et l’Onem, est indispensable. La mise en place de nouvelles mesures exige également une concertation étroite avec le ministre Jeholet, responsable de l’économie, de l’emploi et de la formation. Le principe du « Only Once », visant à simplifier les démarches administratives, devrait être davantage développé et appliqué, notamment au sein du Réseau Santé Wallon et de l’Inami.
Encourager les employeurs et changer les mentalités
Des incitants supplémentaires doivent être mis en place. Si les employeurs participent déjà au fonds de remise au travail, d’autres mesures pourraient les motiver davantage. Enfin, des évaluations régulières et un dialogue continu avec les acteurs concernés sont essentiels pour ajuster les dispositifs.
« La remise au travail est un enjeu collectif », conclut le ministre. « La société civile dans son ensemble est concernée. Mais il est crucial qu’elle change son regard sur les personnes en incapacité ou en invalidité. Parmi elles, beaucoup font preuve d’un courage exemplaire. »
En clôturant son intervention, Yves Coppieters a réitéré son engagement à écouter les problèmes soulevés par les participants à la matinée de la SSMG Liège et à réfléchir aux solutions à y apporter.
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