Cette semaine, la campagne électorale de l'ABSyM atteint sa vitesse de croisière. Le slogan "Votre avenir, c'est notre priorité" est au cœur de la suite de leur campagne, dans laquelle l'ABSyM se présente comme "un syndicat médical constructif et tourné vers l'avenir", annonce t-il jeudi dans un communiqué.
"Après une pré-campagne qui était axée sur les résultats obtenus ces dernières années, il est temps maintenant de se tourner vers l'avenir. Comment voyons-nous votre avenir ? Qu'est-ce qui nous différencie des autres syndicats ? Et surtout : pourquoi est-il absolument nécessaire de voter pour l'ABSyM en juin ?"
Avec cette campagne, l'ABSyM veut encourager le plus grand nombre de médecins à voter entre le 6 et le 26 juin. "Plus nous obtiendrons de voix, mieux nous pourrons représenter les médecins généralistes et spécialistes dans les nombreux conseils et comités où se dessinent la politique et l'avenir de tous les médecins."
Les 5 premiers points du programme de l'ABSyM
1. Pour une rémunération correcte de la disponibilité
Les services de garde sont un service à la population. Mais il peut bien y avoir une contrepartie, car la disponibilité requise du médecin pèse lourdement sur l'équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie familiale.
Pour l’ABSyM, il est tout à fait logique que ce service à la population soit rémunéré conformément au marché et correctement. En plus de la rémunération normale à l’acte, notre syndicat plaide pour un honoraire de disponibilité de base de 50 euros par heure de service de garde prestée.
Les moyens financiers prévus par le gouvernement pour les postes de garde sont insuffisants et leur attribution n'est pas suffisamment transparente. Cette combinaison a pour conséquence que de nombreux PMG parviennent encore à peine à garder la tête hors de l'eau.
L’INAMI a promis de recalculer le financement des PMG en tenant compte de l’indexation et de l’ancienneté du personnel et de poursuivre le remboursement de la 'fonction de double accueil' via une mesure dite ‘de crise’. L’ABSyM veillera à ce que l’INAMI tienne ses promesses.
2. Plus d'équilibre dans la loi relative aux droits du patient
Lorsque la Loi sur les droits du patient a vu le jour en 2002, elle était principalement axée sur la protection du patient d’un point de vue de la relation individuelle médecin-patient. Entretemps, cette relation a considérablement évolué, avec un empowerment du patient croissant, ce qui, selon l’ABSyM, est une bonne chose dans le processus de guérison du patient. Mais il y a des limites.
En effet, l’évolution sociétale et la juridicisation croissante de cette relation médecin-patient ont déjà donné lieu à une médecine de plus en plus défensive. La ‘modernisation’ de la loi qui est sur la table ne va que renforcer cette tendance défensive.
Si les prestataires de soins doivent désormais transmettre des informations par écrit aux patients lorsqu’il s’agit d’informations ‘complexes’, il s'agit d'une évolution inquiétante qui requiert toute notre attention. Pour l’ABSyM, cela ne peut en aucun cas encore augmenter la surcharge administrative. En outre, si les patients ont le droit d'effectuer des enregistrements audio, ils ne peuvent le faire sans vous en avertir et votre consentement est nécessaire.
L’ABSyM insiste pour que les patients soient aussi responsabilisés. On ne peut imaginer que les patients n'aient que des droits et les médecins que des devoirs.
3. Co-gouvernance au sein des réseaux hospitaliers
Avec la création des réseaux hospitaliers, l’ABSyM est parvenue à accroître et renforcer l’implication stratégique et opérationnelle des médecins au sein de la gouvernance de l’hôpital, et par extension, des réseaux, mais il y a encore du pain sur la planche pour arriver à une réelle co-gouvernance.
En effet, pour l’ABSyM, il est évident qu’il faut une réelle cogestion entre le Conseil médical et l’hôpital pour toute activité médicale, et non se contenter d’avis. C’est cohérent quand on sait que le médecin conserve une responsabilité civile et pénale. A partage de responsabilité doit s’adjoindre un partage de décisions.
Par ailleurs, si l’on veut que des médecins puissent s’impliquer pleinement dans la gestion de leur hôpital et participer activement aux décisions qui y sont prises, il faut leur en donner les moyens. A l’ABSyM, nous plaidons pour que certains postes au sein de l’hôpital, tels que président du Conseil médical, soient financés.
4. Les maîtres de stage méritent de l'attention
La convention collective relative aux conditions minimales de travail et de salaire était un fer de lance pour les médecins spécialistes en formation. Mais qu’en est-il ressorti sur le terrain ? Lors de notre récent sondage à l’attention des maîtres de stage, il est apparu que 30 à 40% des maîtres de stage rencontrent encore des problèmes en ce qui concerne l’enregistrement du temps de travail, la rémunération et les services de garde.
Un maître de stage sur sept rapporte que leurs relations avec les MACCS se sont dégradées depuis la réforme. Ce n’était bien sûr pas le but. L’ABSyM en a immédiatement informé Jo De Cock, président de la Commission paritaire médecins-hôpitaux, qui va organiser une réflexion à ce sujet. La façon dont les maîtres de stage ressentent l’impact du nouveau statut de leurs assistants est un point d’attention constant pour l’ABSyM.
Un autre enseignement inquiétant de l’enquête est que pour 65% des maîtres de stage, la qualité de la formation a diminué. Seuls 2% ont vu la qualité augmenter. Pour l’ABSyM, il n’est pas acceptable qu’après 5-6 ans de formation, un chirurgien, par exemple, ne puisse pas opérer de manière autonome.
Dans ce cadre, l’ABSyM plaide notamment pour un retour à la situation qui prévalait jusqu'à 2019 où deux années de formation avaient lieu dans un hôpital non universitaire si l’excédent d’assistants en milieu universitaire ne permettait pas une supervision de qualité, au lieu de la situation actuelle où ce n'est plus qu'un an.
5. Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée
A l’ABSyM, nous sommes persuadés que des soins de qualité passent aussi par le bien-être du médecin. Pour qu’un médecin puisse donner le meilleur de lui-même pour ses patients, il est impératif qu’il se sente bien lui-même, tant physiquement que psychologiquement.
La gestion du stress et des émotions ainsi que le respect des limites que vous vous êtes fixées en tant que médecin sont nécessaires pour prévenir le burn-out. Si l'on ne prête pas attention à la prévention, le burn-out chez les médecins risque de devenir endémique.
Pour maintenir l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, il est essentiel que tout médecin puisse faire ses propres choix, tant au niveau du temps de travail (temps plein ou temps partiel) que dans le choix de sa pratique (en groupe, en duo ou en solo).
L’ABSyM souhaite aller plus loin que la seule prise en compte de la féminisation de la profession. Tout parent, qu’il soit en couple ou monoparental, femme ou homme, a droit à voir grandir ses enfants. Il est dès lors essentiel aux yeux de notre syndicat que tout médecin - quelque soit son sexe ou sa situation familiale - puisse adapter sa pratique à ses besoins organisationnels et à ses contraintes familiales.