Le directeur du Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) s'inquiète pour l'indépendance de ses chercheurs. Il craint un risque de pression politique à la suite de la fusion avec d'autres institutions et l'établissement d'un nouveau conseil d'administration. "Le robinet financier pour un service peut être fermé si des rapports ne conviennent pas politiquement", met en garde Raf Mertens samedi dans De Standaard.
Des négociations sont en cours pour rapprocher le KCE avec l'Institut publique scientifique de santé publique, le Centre d'Étude et de Recherches Vétérinaires et Agrochimiques, et le Conseil supérieur de la santé.
"Les textes de loi pour la nouvelle structure sont presque prêts. Il est désormais évident que nous serons moins protégés contre la pression politique", affirme Raf Mertens. Par dépit, il jette l'éponge et ne souhaite plus participer aux négociations sur la fusion pour le KCE.
Sa principale critique concerne le nouveau conseil d'administration de la future institution qui sera baptisée Sciensano. "Ce conseil sera en grande partie composé de représentants de services du gouvernement et des agences qui doivent directement rapporter aux ministres", met-il en garde.
Le conseil d'administration du KCE pourra continuer à prendre des décisions de manière indépendante, souligne le cabinet de la ministre de la Santé publique Maggie De Block dans De Standaard.
Interrogée par Belga, sa porte-parole Els Cleemput relève que la fusion s'inscrit dans un principe de "santé unique", selon lequel la santé des hommes et des animaux sont proches. "Nous voulons construire une institution forte afin de permettre aux organisations qui traitent des mêmes matières d'opérer dans le même cadre", explique-t-elle. Elle prend l'exemple de la grippe aviaire, une maladie qui se transmet de l'animal à l'homme: "Nous avons le CODA (Centre d'études et de recherches vétérinaires et agrochimiques, ndlr) et l'ISP (Institut de santé publique, ndlr), qui suit l'avancement de l'épidémie chez les humains." Les rapprocher n'a que des avanta ges, selon elle.