La Belgique sous la moyenne européenne selon un baromètre de résilience de la santé

La résilience du système de santé belge est moins bonne que de nombreux autres pays européens, ressort-il du dernier baromètre réalisé par le spécialiste des technologies médicales BD, en collaboration avec des acteurs du secteur. L'analyse porte sur une centaine de pays d'Europe, d'Afrique et du Moyen-Orient, parmi lesquels la Belgique se classe en 35e position.

Le rapport de BD analyse 22 indicateurs rassemblés en trois thèmes : les patients, les professionnels de santé et l'efficience du secteur. Les données émanent d'un ensemble d'organismes publics, notamment de l'OMS ou de l'OCDE, en plus d'entretiens avec des professionnels du secteur de soins de santé.

Alors que la Norvège se classe au sommet de ce baromètre avec un score de 76 sur 100, la Belgique (57 sur 100) est pour sa part pointée en 35e position, derrière notamment la France (69 sur 100), l'Allemagne (64 sur 100) et les Pays-Bas (61 sur 100), mais devant la Pologne (57 sur 100), la Slovénie (56 sur 100) ou la Russie (54 sur 100).

Si la Belgique est bien classée en termes de couverture santé, elle présente des lacunes concernant la sécurité des patients. Le rapport pointe notamment le taux d'infections associées aux soins qui atteint 9,2% des patients dans les hôpitaux belges, contre une moyenne européenne de 6,8%. Le pays est également pointé du doigt pour ses performances en matière de surveillance des infections nosocomiales. Sur l'ensemble de cette thématique "patients", la Belgique se classe derrière tous ses voisins, mais aussi derrière l'Italie, la Pologne, le Royaume-Uni ou l'Espagne.

"Ces chiffres sont alarmants", s'inquiète le professeur Dirk De Ridder, directeur de la qualité à l'UZ Leuven, par communiqué. "Il est essentiel de mettre en place des stratégies efficaces ainsi que des mesures de surveillance et de prévention renforcées pour réduire les infections et protéger nos patients".

Le baromètre signale également un taux élevé de burn-out parmi les professionnels de la santé, ainsi qu'un ratio infirmiers/patients (9,4) trop éloigné de la recommandation européenne de 8. Le bien-être mental des soignants n'est en outre pas suffisamment pris en compte, est-il indiqué. "Le manque d'infirmières et d'infirmiers est un problème mondial, mais en Belgique, il est aggravé par l'organisation et le financement des soins", estime le Dr Gilbert Bejjani, vice-président de l'ABSyM. "Il y a aussi trop d'hospitalisations ou de réhospitalisations évitables et parfois des surconsommations ou des sous-consommations de soins inacceptables."

Le système de santé belge rencontre par ailleurs des problèmes d'efficacité, estime le rapport, qui met l'accent sur l'empreinte écologique du secteur, les déchets médicaux trop importants et des séjours hospitaliers jugés trop longs.

Diverses recommandations sont proposées au secteur et au monde politique, parmi lesquelles une meilleure prévention des infections, un plus grand soutien au personnel soignant, la promotion d'une plus grande efficacité et durabilité et une réforme du financement des soins de santé. "Nous souhaitons avec ce baromètre activer le dialogue entre les différents acteurs du secteur ainsi que le monde politique", explique Alexander Alonso, directeur général Benelux de BD. "Est-ce que nos enfants pourront toujours bénéficier de soins de qualité si nous suivons la même trajectoire ? Tout le monde semble d'accord sur le fait qu'il faut changer des choses. Il faut désormais voir c omment s'aligner ensemble pour améliorer la résilience des soins de santé en Belgique", plaide-t-il.

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