La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) n'a pas formellement exclu mardi d'instaurer un concours d'entrée aux études de médecine en Fédération Wallonie-Bruxelles comme le souhaite le gouvernement fédéral, mais elle veut préalablement disposer d'une vision claire sur le nombre de médecins nécessaires en Wallonie et à Bruxelles, a-t-elle dit mardi en commission du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
"Il me paraît difficile d'envisager cette limite avant de disposer de tous les éléments nécessaires à une objectivation de nos besoins (en médecins, ndlr) sur le terrain", a indiqué le ministre en réponse à de nombreuses questions de députés sur la récente demande du gouvernement fédéral.
Celui-ci s'est en effet dit prêt à augmenter dès 2027 de dix pour cent le volume de numéros Inami accordés aux jeunes médecins francophones à condition que la Fédération Wallonie-Bruxelles instaure un concours à l'entrée de cette filière.
A l'inverse de l'examen d'entrée d'application depuis 2017 en FWB, ce concours ne laisserait, lui, qu'un nombre déterminé d'étudiants accéder à ces études, comme c'est déjà la cas en Flandre.
Le nombre de numéros Inami est pour mémoire déterminé par le niveau fédéral, mais les conditions d'accès aux études de médecine sont déterminées par les Communautés.
Or, même depuis l'instauration de l'examen d'entrée, la FWB forme plus de médecins qu'il n'y a de numéros Inami. Un sujet qui fait polémique depuis des années, notamment au vu de la pénurie de médecins constatée dans le sud du pays.
Devant les députés, Mme Glatigny a insisté sur sa volonté de trouver une solution à ce dossier et sortir de l'"incertitude inhumaine" qui pèse, selon elle, sur les futurs étudiants en médecine, ceux-ci n'étant pas tous assurés d'obtenir un numéro Inami à l'issue de leur formation générale.
La ministre, qui a dit être en contact avec le ministre fédéral de la Santé, a ajouté que la réflexion se poursuivait au sein du gouvernement de la FWB.
Dans la majorité, les députés Rodrigue Demeuse (Ecolo) et Joëlle Kampompole (PS) ont néanmoins tenu mardi un discours bien plus ferme que la ministre libérale, le premier appelant à ne pas céder au "chantage du fédéral" et la seconde qualifiant "d'irrationnel" tout filtre à l'entrée aux études de médecine qui serait rendu à l'avenir plus contraignant.