Une grande étude sur la santé du futur vient d’être réalisée en France. Afin de mettre en perspective les différentes perceptions liées à la santé numérique, à la médecine prédictives, aux nouvelles technologies, l’enquête à été réalisée simultanément auprès du grand public et des médecins. Espoirs et inquiétudes des uns et des autres ...
En matière de télémédecine et d’usages des technologies dans le domaine de la santé pour les médecins, les études se succèdent en France pour prendre le pouls du corps médical. Après celles que nous vous relations (voir ci-dessous Lire aussi ), une autre étude sur la santé du futur vient d'être réalisée par l’institut Viavoice, pour le compte du groupe de protection sociale mutualiste Vyv. Afin de mettre en perspective les différentes perceptions liées à la santé du futur, l’enquête a été réalisée en ligne simultanément auprès d’un échantillon grand public de 1002 personnes âgés de 18 ans et plus et de 300 médecins dont 148 généralistes et 152 spécialistes interrogés par téléphone.
Des aspects positifs
L’étude révèle que 70 % des Français sondés et 69 % des médecins pensent que le progrès scientifique et technique va s’accélérer en matière de santé.
Pour de nombreux médecins et de patients la «médecine prédictive» et les progrès de la génétique apparaissent comme un des principaux espoirs.
Son évolution fait espérer beaucoup plus qu’elle n’inquiète : 59 % du grand public et 53 % des médecins y voient une avancée positive, alors qu’ils ne sont que 19 % et 18 % seulement à déclarer à l’inverse qu’ils n’ont « pas envie de savoir à l’avance les maladies qu’ils pourraient avoir dans les années à venir ».
Pour 37 % des Français et 28 % des médecins, les progrès attendus sont aussi techniques. Ils espèrent notamment des avancées en matière de prothèses ou d’organes artificiels. Les nanotechnologies ou l’intelligence artificielle sont également citées comme des innovations phares pour améliorer les soins ou la prévention.
A noter que les progrès dans les années à venir pour 51 % des Français et 62 % des médecins seront d’abord scientifiques . Prévenir les cancers, le sida ou encore, la maladie d’Alzheimer, moins d’effets secondaires des médicaments, l’amélioration des soins de manière générale, plus efficaces, moins douloureux sont également espérés.
Quelques inquiétudes
Certaines innovations en santé constituent tout de même une source d’inquiétude, surtout de la part des professionnels de santé.
47% des médecins sont plus inquiets que le grand public (34%) de la numérisation de certaines données personnelles en matière de santé. Ils sont d’ailleurs 66% à penser qu’avec le développement des nouvelles technologies «le secret médical sera plus difficile à faire respecter qu’avant car les données personnelles ne seront jamais vraiment sécurisées » évoque Aurélien Preud’homme le directeur des études à l’institut Viavoice .
Concernant la télémédecine, pratique remboursée en France depuis le 15 septembre dernier, elle reste peu usitée par les Français : 7 % du grand public et 13 % des médecins y ont déjà eu recours. 15 % des médecins citent les avantages de la télémédecine concernant l’utilisation qu’ils pourraient en avoir au quotidien (meilleur accès à l’information, meilleur suivi, meilleur efficacité, moins d’administratif, etc.).
Pourtant les médecins restent en majorité méfiants face à la télémédecine et craignent que les diagnostics numériques ne soient pas aussi fiables que ceux du médecin, ou encore, que les information délivrées soient fausses.
Réinventer la relation médecin-patient
L’autre grand point d’inquiétude pour les médecins est l’avenir de la relations patients-médecins: ils sont 52% à penser que la proximité et la confiance entre médecins et patients risquent de se détériorer dans les années à venir, pointant notamment le risque de «distanciation» voire de «déshumanisation» de la médecine ,mais aussi plus prosaïquement le développement croissant de l’automédication avec le développement des outils numériques ou de sites Internet permettant au patient de s’informer voire de se soigner par lui-même ,ce qui en retour peut amoindrir la confiance envers les avis du médecin. «Certains, pour des raisons financières, ne vont pas voir leur médecin et les personnes plus âgées sont perdues dans le système numérique» évoquent les médecins français répondants au sondage de l’institut. Comme à chaque grand changement de société, on sent les tiraillements face à l’inconnu...
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