Tout comme il existe un Digimeter annuel qui permet de prendre le pouls concernant l'utilisation des médias et des technologies en Flandre, les autorités fédérales et régionales ainsi que l’INAMI ont lancé, en 2019, le premier eHealthMonitor. Celui-ci a été réalisé par l’imec, en collaboration avec le WeLL et le KCE.
L’eHealtmonitor évalue les expériences des prestataires de soins et des citoyens lors de leur utilisation d’applications numériques de soins, comme Recip-e ou MyCareNet. Le prochain eHealthMonitor montrera dans quelle mesure la crise coronale a stimulé la numérisation des soins de santé. La première version de l'eHealthMonitor est maintenant disponible ici : www.ehealthmonitor.be
Médecins favorables
Plus de 70 % des prestataires de soins de santé sont favorables aux plateformes de santé qui permettent aux patients de consulter leurs propres données, car cela permet aux citoyens d'être mieux informés sur leur santé et leur traitement. Mais tout n'est pas rose. L'eHealthmonitor montre également qu'il existe un besoin important de soutien et d'information de la part des soignants : quels sont les services de santé en ligne disponibles, à quoi ils servent et comment les utiliser.
-Recip-e que MyCareNet sont les plus utilisés par les généralistes et les pharmaciens. Dans 90 % des cas, Recip-e est même utilisé quotidiennement.
-Les problèmes du schéma de médication. Il constitue pour les généralistes et les pharmaciens l'application qui récolte la moins grande satisfaction. La raison principale de cette insatisfaction réside dans le fait que la collaboration avec les autres prestataires de soins ne fonctionne apparemment pas si bien, ce qui entraîne le remplacement des schémas par d'autres et un mélange entre les versions. "Les pharmaciens ajoutent à cet égard également que trop peu de médecins utilisent cette application. Les pharmaciens évoquent souvent également des problèmes et une incompatibilité technique avec les logiciels des médecins " précise l'étude.
-Besoin d’assistance : les généralistes ont un besoin plus important d'assistance en ce qui concerne l'utilisation de services d'e-Santé. Il est lié à une plus faible utilisation de certaines applications. 42,7% des généralistes « souhaiteraient une formation complémentaire au sujet de Santé pour 64% des spécialistes .
-Pas assez de communication numérique : entre les prestataires de soins, elle se déroule encore peu de manière numérique. La communication écrite et téléphonique est la plus populaire auprès des prestataires de soins.
-Sécurité de la communication numérique : Seulement 30,4% des généralistes et 37,5% des spécialistes « pensent que la communication en ligne avec les patients est sûre ». Ils sont même 77,4% des généralistes pensent que la responsabilité professionnelle n’est pas claire en cas de communication en ligne pour 74,8% pour les spécialistes et 68,7% pour les pharmaciens.
-Le conseil au patient : Une minorité de généralistes, de spécialistes ont conseillé l'utilisation d'applications numériques relatives à la santé au cours de l'année. Seulement 26,5% des généralistes et 22,1% des spécialistes ont conseillé le stockage en ligne de paramètres de santé automesurés (ex. : poids, glycémie) par exemple...
-Télésurveillance-Téléconsultation : Les généralistes, les spécialistes et les patients adoptent une attitude plus positive par rapport à la télésurveillance : 21,6 % des généralistes trouvent la téléconsultation souhaitable et 28,2% des spécialistes pour la télésurveillance, le ratio est de 49,9% des généralistes et 61,8% des spécialistes. « Plusieurs généralistes ont exprimé leur inquiétude relative à l'accroissement de la charge de travail, car l'organisation de téléconsultations est intensive. Ils estiment qu'il existe un risque accru d'abus de cette forme de communication par les patients. Il est donc fondamental d'informer le patient des situations pour lesquelles une téléconsultation est adaptée et dans quels cas elle ne l'est pas. La rémunération actuelle des téléconsultations était insuffisante pour certaines personnes interrogées » peut-on lire dans l’enquête.
-Intelligence artificielle : La majorité des prestataires de soins adoptent une position neutre ou sont positifs à l'idée de recourir à l'intelligence artificielle lors de la prise de décision, à l'exception des généralistes dont la majorité ne trouve pas cette idée souhaitable : 20,9% des généralistes trouvent que l’utilisation de l’intelligence artificielle est souhaitable pour 42% des spécialistes. « Les médecins généralistes considèrent la mise en œuvre de l'intelligence artificielle comme plutôt indésirable, alors que les autres l'estiment plutôt souhaitable » souligne l’enquête
Il ressort clairement de cette première version de l'eHealthMonitor que les prestataires de soins, mais également les citoyens manquent de connaissances relatives aux possibilités de l'e-Santé. La sensibilisation en la matière doit se poursuivre.
> Résumé du premier rapport
Derniers commentaires
Charles KARIGER
01 avril 2021Rejet est-il parfaitement synonyme de manque de connaissances?