En juin 2021, Proximus a lancé l'app Doktr, qui permet aux patients de consulter en ligne un médecin. Depuis sa création, Doktr mise sur un dialogue actif et constructif avec d'autres acteurs désireux de contribuer au développement des consultations vidéo. Pour Proximus, "cette co-création avec des écosystèmes locaux a pour but de promouvoir une large accessibilité aux consultations vidéo dans le secteur des soins de santé en Belgique, et d'améliorer en permanence les fonctionnalités de la plateforme Doktr."
De son côté, "Domus Medica se félicite des innovations dans le domaine de la médecine. Surtout lorsqu'elles ont déjà fait leurs preuves, comme c'est le cas des téléconsultations introduites pendant la pandémie." Tout comme Doktr, Domus Medica préconise dès lors un modèle de soins hybride, dans lequel les téléconsultations complètent les consultations traditionnelles . Une enquête menée par Domus Medica auprès de 350 médecins montre qu'une majorité d'entre eux partage la même vision. En octobre 2020 déjà, 89 % des médecins interrogés estimaient que les téléconsultations étaient amenées à s'installer durablement dans leur pratique quotidienne. Le modèle de soins hybride présente des avantages non seulement pour le médecin généraliste, mais aussi pour le patient, qui ne doit plus toujours se déplacer pour consulter. Domus Medica concentrera notamment son action sur l'analyse et l'identification des domaines se prêtant le mieux aux téléconsultations.
Selon le Dr. Roel Van Giel, Président de Domus Medica "notre enquête a révélé un besoin d'encadrement chez les généralistes en vue d'une meilleure utilisation des téléconsultations dans leur pratique quotidienne. Afin de créer un cadre pour les téléconsultations et les consultations vidéo, notre organisation s'implique dès lors dans des instances gouvernementales (notamment le groupe de travail téléconsultation, dirigé par le Dr Ann Van Den Bruel). Toutefois, nous souhaitons également prendre part, à l'avenir, au développement d'applications. C'est pourquoi nous nous associons à Proximus, afin d'offrir notre soutien lors des futurs développements de l'app Doktr. Nous pourrons ainsi, en collaboration avec notre partenaire, orienter cette nouvelle évolution, en tenant compte des attentes et des besoins actuels des médecins généralistes sur le terrain."
Partant du principe que le système de soins de santé évoluera de plus en plus vers des soins hybrides, combinant consultations traditionnelles et vidéo, Doktr propose, depuis le début de l'année, une fonctionnalité permettant au patient de consulter son médecin traitant habituel via l'app. La possibilité d'utiliser l'application là où l'accessibilité des soins requiert une attention particulière est également à l'étude. On songe notamment aux zones touchées par une pénurie de généralistes ou aux postes de garde.
Dans le cadre de cet accord de partenariat, Domus Medica composera un groupe de médecins généralistes chargés de formuler des recommandations concernant l'évolution future de l'app. Par ailleurs, l'association de médecins généralistes mènera régulièrement des enquêtes auprès de ses membres, afin de pouvoir tenir compte des préoccupations et des avis émis sur le terrain et d'adapter au besoin les développements de l'application.
Pas l'unanimité
Dans un premier temps, les syndicats de médecins n'avaient pas d'objection à l'initiative. Après tout, ils ne sont pas opposés à l'innovation par principe, mais ils se sont vite rendu compte que c'était aller trop loin : "Quand nous avons vu comment Proximus envisageait l'utilisation de cette appli, nous n'étions pas prêts à vendre nos normes de qualité médicale" s'était exclamé le président de l'ABSyM à l'époque, Philippe Devos. Il jugeait en outre que "l'usage du remboursement Inami de 20 euros pour l'avis à distance est une dérive utilisée par l'opérateur. " Même son de cloche pour l'ASGB/Cartel. Le docteur Hueting avait parlé de l'introduction d'une « médecine pizza » Le GBO parlait à l'époque d'"une fausse bonne idée."
Tous regrettaient l'absence d'un cadre légal. La balle est maintenant dans le camp du ministre vandenbroucke qui devrait recevoir fin de ce mois les conclusions du groupe de travail des Professeurs Ann Van den Bruel et Jean-Luc Belche.
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> Téléconsultation by Proximus : une fausse bonne idée se demande le GBO
L’ABSyM a renoncé à le faire pour des raisons de captation des honoraires du MG du patient
— David SIMON (@Freedoc_be) March 22, 2022
De même pour des raisons de sécurisation des échanges via les outils de chat et d’aide à la décision précédant la consultation qui nécessitent un accès non crypté aux données personnelles
Du moment que tout ça est bien au point pour dans 4-5ans,je vends tout,je quitte la Belgique et je deviens un docteur Proximus à plein temps depuis ma maison espagnole!allez,au boulot,j’ai trop hâte!????????????????♀️????????♀️????⛱????♀️
— scarlettbobo (@DrMagheS) March 22, 2022
Cela montre que le “terrain” n’a pas les mêmes attentes ou craintes vis-à-vis des vidéosconsultations. L’#ABSyM a privilégié un cadre freinant une marchandisation des soins. @absymbxl a défini son cahier de charges, et il y a un an a fait des accords avec https://t.co/U7Yc9mRlhx
— Gilbert Bejjani (@drbejj) March 22, 2022