Entre Dr Google, l’avalanche d’applications mobiles de santé et les progrès croissants des outils utilisant l’intelligence artificielle, les médecins sont face à un défi de taille. Si certains médecins ont décidés de prendre leur destin informatique en main, via la création de DMI coopératif et open-source, d’autres sont déjà une étape plus loin, et prennent leur destin de soignants en main.
Le ton était donné lors de la dernière séance à l’Académie Royale de Médecine, la formation des futurs médecins devra passer par la case numérique. Reste à savoir comment cela va s’organiser concrètement dans le cursus universitaire.
Pour l’Université de Montréal, le pas est déjà franchi : elle vient de lancer avec le CHU de Montréal la première Ecole d’Intelligence Artificielle en Santé francophone.
Le Dr Fabrice Brunet, président du CHUM, veut « accompagner le mouvement en éduquant l'ensemble des acteurs pour que l'on comprenne bien ce qu'est l'intelligence artificielle sous toutes ses formes ». Il faut développer « l'ensemble des éléments permettant d'utiliser la technologie d'IA pour le bien des patients, de la population et de tous les professionnels. »
Du côté de la Belgique francophone, les étudiants membres du CIUM viennent de lancer leur groupe de travail pour imaginer le bachelier en science de la santé de demain. Giovanni Briganti, président du CIUM, rappelle qu’il faut « un nouveau cursus en médecine qui tient compte de l’évolution numérique, du concept patient-driven care et de l’intelligence artificielle ». Coachée par l’équipe de BHCT , les étudiants sont lucides sur l’avenir des soins de santé.
Prendre le train en marche
Comment garder la main sur l’accompagnement des patients dans leur parcours de soin ?
Comment apprivoiser des machines qui feront bientôt un pré-diagnostic à la place du médecin ?
Pour Le Dr Jean-Marc Desmet, néphrologue au CHU de Charleroi et président de l’asbl « Soigner en conscience », la réponse est dans « le juste équilibre entre les hard skills (compétences et connaissances) et le développement des soft skills, ces compétences humaines et relationnelles indispensables à une relation de confiance tant recherchée par les patients. La qualité de cette relation est en soi un élément indispensable au résultat thérapeutique. »
C’est sur ce sujet que l’asbl organise ce 28 novembre en co-création avec BHCT une rencontre interactive avec la question « Quelle est la valeur ajoutée des soignants à l’heure de la révolution digitale ? » . Les médecins et les soignants sont invités à réinventer ensemble leur pratique médicale. En parler c’est déjà agir.