Rudy Demotte est passionné par les évolutions technologiques et l’intelligence artificielle notamment, mais pour lui, il faut être attentif à un risque: «L’e-santé peut aussi provoquer des écarts entre les patients qui auront les moyens ou non de se payer telle ou telle application.»
Attentif au financement et au développement des hôpitaux universitaires dont il a la charge ministérielle, Rudy Demotte, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles est très attiré par les différentes évolutions technologiques: «L’e-santé est vraiment un domaine qui me passionne. Je suis très optimiste. Pour rappel, j’ai lancé les premiers programmes d’informatisation au niveau fédéral lorsque j'étais ministre de la santé. Je reste dans un état d’esprit où la technologie et l’intelligence artificielle peuvent venir en support de la pratique médicale.»
Pour Rudy Demotte, les récentes évolutions en intelligence artificielle ne manquent pas d’intérêt: «Les premiers robots sont entrés dans les maisons de repos ou les hôpitaux. La maîtrise des algorithmes est un fait et en développement permanent. De plus en plus, les avancées se situent au niveau des cinq sens. Ce sera un aspect important des développements des années à venir.»
En matière d’e-santé, les hôpitaux universitaires ne sont pas à la traîne selon lui. «De nombreux projets existent actuellement en développement avec le Fédéral. Tant dans le domaine des maladies chroniques que pour l’accompagnement des soins, des chercheurs, des médecins et des entreprises proposent des avancées en dehors du cadre fédéral et des start-up se créent.»
S’il suit tout cela de près, il reste vigilant: «Ce qui me préoccupe, c’est la possibilité de mise sur pied d’un système qui déshumaniserait les prestations médicales. La télémédecine ne peut en aucun cas être une substitution par rapport au contact humain. La dimension humaine ne doit jamais être occultée par les avancées technologiques. Le médecin doit garder un contact physique avec le patient. La médecine doit plus que jamais s’appuyer sur les sciences humaines, la machine ne peut pas tout décider.»
Il lance un avertissement à tous les responsables politiques ou autres à ce niveau: «Plus que jamais la priorité des décideurs en matière de santé doit être l’accès aux soins que cela soit aujourd’hui ou demain. Avec l’e-santé, cela risque aussi de provoquer des écarts entre les patients qui auront les moyens ou non de se payer telle ou telle application.»
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Jean-Henry GODHAIRD
30 novembre 2017Saluons ce point de vue humaniste qui remet le patient au centre de la démarche médicale et le numérique en assistance "périphérique".