Un nouveau système vidéo-numérique utilisant l'intelligence artificielle permet une vérification pointue et une validation automatique des différentes étapes de la préparation des traitements par reconnaissance des flacons, des poches et des volumes prélevés. Le CHU UCL Namur est le premier hôpital belge à disposer de ce dispositif de contrôle.
Traçabilité, sécurité des patients, les pharmacies hospitalières se doivent d’être à la pointe. Le CHU UCL Namur vient d’investir dans un nouveau dispositif : DrugCam®. Chaque année, les trois pharmacies du CHU UCL Namur préparent 35.000 chimiothérapies anticancéreuses injectables : un travail de préparation et de contrôle colossal et minutieux puisque chaque poche de chimiothérapie est différente et spécifique aux résultats et aux caractéristiques du patient. Pour Louise Lombet, pharmacien adjoint au CHU UCL Namur, « un double contrôle de la préparation de ces médicaments est dès lors devenu indispensable. »
Cette sécurité, l’institution l’a trouvé avec le système DrugCam® développé par la société française Eurekam. Concrètement, cette caméra spéciale permet une vérification pointue et une validation automatique des différentes étapes de la préparation des traitements par reconnaissance des flacons, des poches et des volumes prélevés. En cas d’erreur, le passage à l’étape suivante est bloqué et le flux de fabrication stoppé.
Un temps plus long et plus sécurisé
Une étude menée au CHU UCL Namur a par ailleurs démontré que, même si ce dispositif augmente le temps de préparation des chimiothérapies, il renforce nettement la sécurité de la chaîne d’élaboration. "Cet œil numérique ne remplacera jamais la rigueur du travail des préparateurs et des pharmaciens hospitaliers mais intervient comme un outil complémentaire et leur permet de garder une attention sur l’ensemble du flux de préparation des médicaments." ajoute Louise Lombet.
Sur les trois sites
Plusieurs perspectives sont en cours de développement à court, moyen et long termes. Cette fin d’année verra, par exemple, se conclure l’implémentation complète du système DrugCam® sur l’ensemble des sites hospitaliers du CHU UCL Namur. L’objectif est de réaliser à l’avenir avec ce système toutes les préparations contenant des cytostatiques injectables, c’est-à-dire des produits utilisés dans le traitement du cancer...et ainsi garantir un double contrôle pour 100% des préparations.
Le CHU UCL a dégagé 38.000 euros par poste, soit 152.000 euros au total pour les 4 postes sur les trois sites hospitaliers de Dinant, Godinne et Sainte-Elisabeth à Namur.