Deux villes flamandes ont lancé un programme expérimental pour utiliser les drones dans des applications médicales : transport d’organes à Anvers et évaluation des risques en cas d’urgence à Genk.
Une douzaine de sites hospitaliers anversois du réseau GZA-ZNA sont engagés dans un programme expérimental dans lequel des drones effectuent des transports de matériel médical. L’hôpital universitaire anversois est partie prenante. Les médecins de ces institutions apportent leur collaboration. Début juin, de nombreux acteurs de l'écosystème et de la santé tels que les Cliniques de l'Europe, la Croix-Rouge de Belgique, le CHU de Liège et des hôpitaux flamands s'étaient d'ailleurs réunis à Anvers à l'initiative du SAFIR-Med project
Les besoins sont importants et dans de nombreux cas, le matériel transporté doit parvenir rapidement à destination. Médicaments, matériel médical, sang, organes et tissus sont de précieux biens qui peuvent sauver des vies.
Dans le domaine des médicaments, il y a par exemple les substances anticancéreuses, dont la préparation exige des conditions matérielles très strictes. Et pour obtenir l’agrément en vue de ces préparations, il faut avoir un débit suffisant, ce que tous les sites n’ont pas nécessairement. L’idée est donc d’avoir un centre commun de préparation pour plusieurs sites hospitaliers et de transférer les médicaments prêts à l’emploi vers les sites qui en ont besoin. C’est en quelque sorte de la confection « on demand ».
Il fallait avoir l’autorisation de survoler la ville, ce qui n’est pas évident étant donné les risques et les règlementations. La société Helicus, opérateur de drones, a obtenu une autorisation pour traverser « l’espace aérien » de la ville. Indépendamment des règlementations, il n’est pas si simple de faire traverser en survol l’espace urbain par ces petits appareils, avec lesquels en raison de leur taille et de la structure de l’environnement, on perd très rapidement le contact visuel.
A Genk, les drones ont une autre mission, tout aussi utile. Ils prennent des vues sur site à cinq kilomètres à la ronde en cas d’appel au 112 dans certaines situations précises. Ces vues permettent d’avoir une meilleure appréciation des risques sur place. Les autorités et/ou services de secours peuvent alors prendre les mesures les plus adaptées pour assurer la sécurité et l’intervention éventuellement nécessaire. Les drones se dirigent sur place, bien au-delà de la portée de vue, à partir d’un centre de commande de la société Citymesh situé à Oostkamp. Dans un premier temps, c’est la zone incendie du Limbourg oriental (Oost-Limburg) qui en fera usage. Le projet, appelé Safety Drone-project, est financé par S-Lim, organisme qui rassemble les communes de la région en vue d’aider à leur développement. D’autres villes, comme Courtrai, utilisent également le système, notamment pour surveiller les suites d’un incendie ainsi que le montre une vidéo sur YouTube.
Plusieurs autres institutions sont entrées dans la danse ou s’apprêtent à le faire. A Bruxelles, la ville s’intéresse également à des programmes expérimentaux utilisant des drones. Les cliniques de l’Europe suivent elles aussi les développements en la matière et des études sont en cours avec le CHU Liège. L’avenir est en marche. On pourrait même envisager un jour que le drone se rende directement chez le patient pour la collecte d’échantillons biologiques tels que sang, urines, etc. ou pour lui livrer du matériel, pour la dialyse à domicile par exemple. Pour les médicaments, cela existe déjà en France. Selon le Figaro, une première livraison de médicaments à 150 m de chez le patient a déjà eu lieu en avril dernier dans un village de l’Oise où il n’y avait plus de pharmacie.
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