Présidente de l’association des généralistes de Tournai (près de 220 médecins généralistes), la Dr Dominique Cardinale a décidé de s’engager dans cette campagne électorale en poussant la liste PS de Tournai (en étant en avant-dernière place, la 38e) : « C’est ma première campagne au niveau communal. »
Une campagne électorale en plus de sa vie de médecin généraliste, cela demande une organisation minutieuse : « Quand on s’engage, on s’organise. En cette période, il est important que les médecins s’investissent. Il y a des tournants dans la vie où l’on répond à des opportunités. Je ne vais évidemment pas arrêter la médecine générale. » La population se souvient de son important investissement comme coordinatrice du centre de vaccination de Tournai lors de la crise du Covid. « C'était une expérience incroyable. Je veux continuer à me rendre utile pour les citoyens. »
Sur le terrain et à domicile
À bientôt 54 ans, au moment des élections, sa priorité a toujours été l’action sur le terrain : « J’ai toujours voulu être sur le terrain, notamment dans mon village de Marquain. » Cette proximité, elle y tient : « Je suis une généraliste qui réalise beaucoup de visites à domicile chez les personnes âgées. Quand on se rend au domicile, on voit le lieu de vie des personnes et c’est très précieux pour soigner au mieux les patients. Plus encore qu'avant, je constate un réel isolement de la personne âgée et des personnes qui ne savent pas ou plus se déplacer, qu’elles soient âgées ou pas, pour des soins de santé chez le généraliste ou chez un spécialiste. »
Face à ce constat, elle « veut apporter des solutions, notamment pour que ces personnes soient moins isolées sur le plan social. » La Dr Dominique Cardinale sait qu’aujourd’hui les plus jeunes généralistes s’investissent moins dans les visites à domicile et dans les soins à partir d’une certaine heure. « Je comprends leur envie d’une meilleure qualité de vie, mais cela a un impact sur les gardes et les visites à domicile. Ils doivent en avoir conscience. » Elle évoque aussi la question des pratiques de groupe : « Je comprends la pratique à plusieurs médecins, mais je pense qu’il faut toujours que chaque patient garde un médecin traitant bien identifié. »
La garde, justement, elle y est très vigilante : « Dans un contexte où l’on manque de médecins, il faut revoir sérieusement le système de garde, car les médecins sont fatigués. Je rappelle que le lendemain d’une garde, dès la première heure, les soins à domicile continuent pour le généraliste. »
En 2023, d’ailleurs, Dominique Cardinale n’avait pas manqué de lancer un appel à une manifestation à Tournai contre l'application d'une circulaire qui supprimait le tri des appels de garde. Elle voulait « frapper plus fort car les autorités semblaient se moquer de nos demandes. C’est une matière fédérale et le ministre Vandenbroucke voulait nous imposer un autre mode de fonctionnement, sans tenir compte des caractéristiques locales. Si ce modèle est sans doute applicable dans les grandes villes où les médecins sont plus nombreux, c’est impossible dans les zones où il y a pénurie de généralistes. Nous devons rester à la disposition de nos patients. »
La sécurité et la propreté
Pour elle, dans une commune, la santé ne se limite pas aux soins : « Je réfléchis aussi à la propreté, l’incivisme, la sécurité. Je suis notamment pour un retour des cantonniers dans les villages. C’est une personne de relais proche des villageois et efficace. »