Les personnes âgées sont plus nombreuses à renoncer à des soins de santé pour des raisons financières. L'an dernier, 4 pensionnés francophones sur 10 ont ainsi reporté au moins un type de soins important, ressort-il du dernier sondage réalisé par Solidaris.
Depuis 2015, la mutualité socialiste interroge chaque année plus de 1.000 personnes à ce sujet. "Historiquement épargnés par le renoncement (15% en 2015), les seniors rejoignent, voire dépassent dans certains cas, les plus jeunes", pointent les auteurs du baromètre.
Dans l'ensemble, 44% des Belges francophones ont déclaré avoir renoncé à au moins un des six types de soins audités. Le niveau record (50%) de 2019 n'a certes pas été atteint, mais le taux en 2023 était tout de même largement supérieur à celui de l'année initiale (32% en 2015).
Les soins dentaires (25%) continuent d'être la prestation de santé la plus touchée par le renoncement financier. A l'inverse, la population francophone semble difficilement se passer des conseils de son généraliste (12% de renoncement).
Le groupe social des plus précaires est toujours le plus exposé au phénomène (62%). C'est particulièrement le cas pour l'optique (35%), les médicaments (35%), le dentiste (33%) et le spécialiste (31%).
Une femme sur deux déclare avoir dû renoncer à au moins un soin pour des raisons financières, contre 38% des hommes. C'est en matière de santé mentale que l'écart est le plus marqué (9 points).
Solidaris appelle à lever tous les obstacles financiers aux soins de première ligne. Elle demande le remboursement complet des soins bucco-dentaires de base. Les publics précarisés doivent pouvoir bénéficier de conditions plus favorables. La mutualité recommande ainsi de majorer de 10% les plafonds de revenus pour obtenir le statut de bénéficiaire d'une intervention majorée (BIM) et d'élargir, pour ce public BIM, l'interdiction des suppléments d'honoraires aux soins hospitaliers.
Lire aussi: Vandenbroucke annonce la fin progressive des suppléments d'honoraire pour les BIM
Derniers commentaires
Thierry LORAND
23 mars 2024beaucoup de gens ont d'autres priorités aussi. Les smartphones et leurs abonnements , nombreux, coûteux et bientôt la voiture électrique obligatoire et très coûteuse qui va réduire drastiquement les revenus dédiés à la santé et à l'alimentation. Les agriculteurs n'ont encore rien vu