Covid: la justice de l'UE épingle un manque de transparence sur les contrats de vaccins

La Commission européenne a eu tort de restreindre l'accès du public à certains détails et clauses des contrats d'achat de vaccins anti-Covid pendant la pandémie, a estimé mercredi le Tribunal de l'UE. Parmi les "irrégularités" pointées figure notamment le refus "partiel" de divulguer les déclarations d'absence de conflit d'intérêts des fonctionnaires de l'exécutif européen chargés de négocier ces achats avec les laboratoires pharmaceutiques.

"La Commission n'a pas donné au public un accès suffisamment large aux contrats d'achat de vaccins contre le Covid-19", fait valoir dans un communiqué le tribunal établi à Luxe mbourg.

En 2020 et 2021, des contrats d'achat de vaccins contre le Covid-19 avaient été conclus entre la Commission et des entreprises pharmaceutiques et quelque 2,7 milliards d'euros avaient rapidement été débloqués afin de passer une commande ferme de plus d'un milliard de doses. Il s'agissait d'achats groupés négociés par la Commission pour le compte des 27 Etats membres.

La majorité des doses ont été achetées ou réservées au duo américano-allemand Pfizer/BioNTech, mais cinq autres fabricants ont vu leurs vaccins être homologués par le régulateur européen (Moderna, AstraZeneca, Janssen, Novavax et Valneva).

Le Tribunal avait été saisi par un groupe d'eurodéputés et des particuliers. Sur base du règlement sur l'accès aux documents, ils avaient souhaité accéder aux contrats et à certains documents y relatifs pour en comprendre les termes et les conditions et pour s'assurer que l'intérêt public était protégé. La Commission n'avait toutefois donné qu'un accès partiel à ces documents, qui avaient été mis en ligne dans des versions expurgées. Les députés européens concernés et les particuliers avaient alors saisi le Tribunal de l'Union européenne de demandes d'annulation.

Dans ses arrêts, le Tribunal fait partiellement droit aux deux recours et annule les décisions de la Commission pour autant qu'elles contiennent des irrégularités.

Parallèlement à plusieurs recours devant la justice de l'UE pointant un manque de transparence, le parquet européen a de son côté ouvert une enquête en octobre 2022 sur ces achats controversés. 

Un an plus tôt, une vive polémique avait éclaté après la révélation par le New York Times d'un échange de SMS entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le CEO de Pfizer Albert Bourla.

Et face au refus opposé par les services de la Commission à un journaliste qui demandait à connaître la teneur de ces textos, la médiatrice de l'UE avait critiqué à l'été 2022 l'attitude de l'exécutif européen.

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Derniers commentaires

  • Alain Pierson

    19 juillet 2024

    Bonjour Monsieur Planchon,

    Effectivement il y a des sujets ''tabous'' , des attitudes questionnables de certains ministres Belges et Européens.
    Nous en connaissons tous l'architecte pour la Belgique, il est au fédéral.
    Vous avez raison, le transparence en Belgique est systématiquement bloquée par le MR en premier.
    Oui ce serait intéressant de connaître la vérité.

    Bonne journée.
    Alain Pierson

  • Francois Planchon

    18 juillet 2024

    J'aimerais aussi qu'on nous explique pourquoi, quand la Flandre proposait la 6 ème (et dernière) dose de vaccin à sa population, en Wallonie on proposait la 5 ème (et dernière) dose ?
    Les Flamands sont-ils moins résistants au virus que les Wallons au point de nécessiter une dose de plus ?
    Pourtant, le Fédéral était censé veiller à une répartition équitable entre les régions, si mon souvenir est bon ?
    Les médias, pourtant avides d'épingler les inégalités entre communautés, semblent avoir tous obéi à une "omerta" stricte sur cette question... qui n'a même pas fait l'objet de questions parlementaires...
    Donc, en politique, on peut ferrailler pour tout et pour rien... mais il y a des sujets "tabou" ????
    Quand, en plus, il y a beaucoup de doses qui ont été inutilisées, ce déséquilibre entre régions est d'autant plus interpelant... et mériterait au minimum un débat public avec des explications sur la justification médicale de ces deux vitesses !