Les mutuelles, syndicats et les représentants des prestataires de soin et des établissements de santé ont regretté lundi l'attitude prise par le gouvernement à propos du budget 2020 des soins de santé. L'ensemble du secteur, patients compris, est plongé dans l'incertitude, soulignent-ils.
Le Conseil général de l'Institut National de l'Assurance Maladie-Invalidité (INAMI), qui réunit les représentants des mutualités, des partenaires sociaux et du gouvernement fédéral, n'a approuvé lundi matin le budget 2020 de l'assurance soins de santé. Les mutualités, les prestataires de soins et les établissements de soins avaient pourtant élaboré une proposition unanimement soutenue (à deux abstentions près) lors du Comité de l'assurance le 7 octobre dernier. Lors du vote au Conseil général, le gouvernement fédéral s'est abstenu, avec pour conséquence le rejet de cette proposition.
"Le gouvernement n'a même pas proposé de solution alternative ou tenté d'obtenir un compromis. Par conséquent, il n'y a pas de budget fixé pour l'assurance soins de santé l'an prochain. C'est le gouvernement en affaires courantes qui devrait en décider seul. Mais à la question de savoir quand et comment, aucune réponse n'a été donnée ce matin. Le gouvernement met donc la concertation hors-jeu et plonge les patients et les prestataires de soins dans l'incertitude", dénoncent ces acteurs.
"La proposition du Comité de l'assurance était raisonnable et équilibrée. En respectant le prescrit légal, en proposant des économies dans le secteur pharmaceutique, systématiquement en dépassement, et en isolant quelques dépenses exceptionnelles, le Comité de l'assurance proposait un budget en équilibre qui évitait d'imposer de nouvelles économies aux autres secteurs de l'assurance soins de santé. Cette proposition permettait aussi de dégager une petite marge de 101 millions d'euros pour de nouvelles initiatives urgentes en faveur des patients", ajoutent-ils.
Les prestataires de soins, les gestionnaires d'institutions de santé, les mutualités et les syndicats se disent "incompris". Ils rappellent les efforts qu'ils ont déployés et les nombreuses réunions tenues depuis le 3 juillet, au moment où un déficit budgétaire était annoncé, pour aboutir à une proposition de budget.
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