Un soignant sur quatre envisage de quitter la profession, selon une étude de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (IEFH) et de la Mutualité chrétienne publiée lundi. Parmi les 1.200 personnes interrogées, une majorité dénonce une perte de sens, des violences rencontrées sur le lieu de travail et des difficultés à concilier vies privée et professionnelle.
Près de 28% des répondants à l'étude envisagent de quitter leur emploi, tandis que 26% envisagent même de quitter la profession, souligne l'IEFH. Trois quarts des soignants interrogés estiment notamment que l'augmentation de la charge de travail les conduit à ne pas pouvoir réalis er certains actes, surtout au niveau relationnel. La complexification des soins et la multiplication des tâches administratives contribuent également à cette insatisfaction, selon l'enquête.
"Nombre de soignants évoquent aussi des situations de violences - entre collègues mais aussi de la part des bénéficiaires eux-mêmes", poursuit l'IEFH. "Les équipes incomplètes et le manque de temps accordé au travail d'équipe et à la concertation entre collègues sont aussi fortement préjudiciables."
Les conditions de travail peu propices à la conciliation entre les vies privée et professionnelle poussent en outre les femmes, qui constituent près de 86% des soignants, "soit à réduire leur temps de travail, soit à quitter purement et simplement le métier. C'est donc un enjeu majeur dans la rétention du personnel, d'autant plus chez la jeune génération", note le directeur de l'IEFH, Michel Pasteel.
L'étude révèle enfin un déséquilibre entre le manque de personnel infirmier et aide-soignant, d'une part, et la demande croissante de soins de l'autre. Cette pénurie a d'ores et déjà des conséquences directes, selon l'organisme. "On estime à entre 2.000 et 3.000 lits fermés sur l'ensemble des hôpitaux du pays faute de personnel infirmier", souligne l'IEFH.