"Alors que les médecins généralistes sont relégués au rôle de secrétaires de luxe pour le tracing et le testing du Covid-19, les pharmaciens sont autorisés à pratiquer la médecine." s'offusque le Dr Luc Herry dans un communiqué de l'ABSyM. Un avant-projet de loi autorise les pharmaciens à prescrire et à administrer le vaccin contre le Covid-19. En cas de choc anaphylactique, ils peuvent également administrer de l'adrénaline.
Le ministre Frank Vandenbroucke persiste dans son projet d'autoriser les pharmaciens à vacciner contre le Covid-19, comme en témoignait déjà sa note de politique générale pour la Chambre : « Un certain nombre d’initiatives ponctuelles, comme le rôle approfondi du pharmacien en matière de testing et de vaccination, doivent aider les médecins généralistes à se concentrer sur leurs tâches essentielles. »
Un avant-projet de loi qui circule actuellement, concrétise un peu plus les intentions du ministre : « Dès lors, afin d’offrir une plus grande accessibilité à la vaccination et pouvoir atteindre les personnes qui ne sont pas encore vaccinées (par manque d’accès aux soins (…) il y a lieu d’étendre la possibilité de prescrire et d’administrer directement le vaccin contre le coronavirus COVID-19, aux pharmaciens » peut-on lire dans l’exposé des motifs.
La prescription par le pharmacien n’est autorisée que « pour autant que le vaccin soit administré immédiatement dans la pharmacie où la prescription et la délivrance ont été effectuées. » Les pharmaciens n’ont donc pas le droit de remettre le vaccin contre le coronavirus au patient pour qu’il soit injecté par un médecin.
Dans la foulée, le ministre Vandenbroucke donne aussi au pharmacien l’autorisation de « prescrire et administrer par voie sous-cutanée ou par voie intramusculaire de l'adrénaline » en cas d’urgence. En outre, on peut lire dans l'avant-projet de loi que le pharmacien peut confier la vaccination à un assistant technico-pharmaceutique dans la mesure où il la supervise directement, avec un maximum de trois assistants par pharmacien présent.
On comprend encore mieux où veut en venir Vandenbroucke lorsque, plus loin dans le texte, il apparaît que l'autorisation que reçoivent les pharmaciens pour prescrire et administrer le vaccin Covid-19 peut être étendue à d'autres types de vaccins.
"Autoriser les pharmaciens à administrer le vaccin contre le coronavirus est une gifle pour les médecins (généralistes) qui ont combattu le coronavirus en première ligne depuis le début de l'épidémie et qui croulent maintenant sous une montagne d'administration." s'indigne Luc Herry, Président de l'ABSyM "L’administration aux médecins et la médecine aux pharmaciens. Où est la logique ? "
Pour l'ABSyM, cet avant-projet de loi est également une attaque directe contre la profession d'infirmier(e). Contrairement aux pharmaciens, les infirmier(e)s et les médecins ont la formation clinique pour administrer les vaccins et réaliser le suivi du vaccin. Il y a plus qu'assez de médecins et d'infirmier(e)s dans ce pays pour assumer la tâche de la vaccination contre le coronavirus et la mener à bien. Et c’est avec eux que la qualité des soins sera optimale.
Pour l'instant, il semble que le lobby des pharmaciens, qui revendique ouvertement la vaccination, soit en train de gagner sa bataille. "Mais c'est sans compter sur l'ABSyM. Pour nous, c'est un "no pasaran". Si cet avant-projet devient une loi, l'ABSyM utilisera tous les moyens pour la contester." conclut le Président de l'ABSyM
Lire aussi: Les pharmaciens pourront administrer des vaccins (Vandenbroucke)
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Soumaya MQADMI
07 décembre 2021un pharmacien ne doit pas être autorisé à vacciner. A t-il les connaissances et les réflexes adéquats lui permettant de réagir en cas d'effet secondaire penda