Tandis que MediSpring propose une alternative aux extractions dans les DMI pour convoquer les patients à vacciner en priorité, le GBO évoque « le profond malaise des MG » quant aux données qu’ils pourraient devoir communiquer. Il voudrait un avis du Conseil d’état et de l’Ordre. L’ABSyM défend toujours « une méthode reposant sur une base objective » : une sélection par âge.
La coopérative MediSpring, conceptrice du DMI éponyme, a écrit ce week-end à Alexander De Croo. Ses 2.000 membres ne souhaitent pas voir leur relation thérapeutique avec leur patientèle « bafouée » de par l’obligation d’employer un système étatique controversé pour transmettre des données sur les patients à risque. MediSpring propose une prise de rendez-vous volontaire, par des patients dotés d'une prescription de leur MG. Une solution qui, selon elle, respecte à la fois le secret professionnel des uns et le consentement libre et éclairé des autres.
De prime abord, David Simon (ABSyM) signale que le consentement libre et éclairé en santé est quelque peu illusoire en Belgique. « Il suffit de tendre sa carte d’identité à une secrétaire pour que celui-ci soit déclaré tel ». Pour lui, on devrait plutôt imaginer une manipulation active du patient pour matérialiser son consentement. Pour en revenir au dossier de la vaccination priorisée de la phase 1B, « la position de l’ABSyM n’a pas bougé d’un iota », indique le Dr Simon. En bref, le syndicat estime que la stratégie du gouvernement, compliquée, chronophage, va imploser en vol, en ayant occasionné des tensions entre les groupes de patients voire de spécialistes. L’ABSyM prône une vaccination par tranches d’âge décroissant, ce qui évacue les menaces sur la protection de la vie privée.
Du côté du GBO, on se dit conscient du « profond malaise que ressentent les généralistes quant aux données qu’ils pourraient être amenés à devoir communiquer sur leurs patients ». Ce pourquoi le syndicat réclame « des garanties sur le respect du secret médical et du RGPD », d’autant que l’APD (l’Autorité de protection des données) a exprimé « nombreuses préoccupations » quant au projet de Protocole d’accord entre l’Etat fédéral et les entités fédérées sur le traitement de données relatives aux vaccinations covid. Le GBO voudrait donc que le cabinet Vandenbroucke obtienne l’avis du Conseil d’Etat sur ce projet. Manifestement, il s’interroge sur la réelle volonté du Fédéral à faire une courbe rentrante puisqu’il « souhaiterait savoir si le projet de Protocole en l’état sera amendé pour répondre aux interrogations de l’APD et aux éventuelles remarques du Conseil d’Etat ».
Outre respecter RGPD, il faut que la méthodologie retenue ne trahisse pas le secret médical. A ce propos, le GBO sollicite la position de l’Ordre des médecins. Enfin, le syndicat insiste sur l’urgence à obtenir ces réponses et ces. L’idée n’est pas, en effet, de retarder le processus de vaccination.
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Charles KARIGER
23 février 2021Conseil d’État, Ordre, Parlement, Ligue des droits et devoirs de l'homme,.. c'est pas moi, M'sieu! Tous aux abris!
Et pendant ce temps, impavides, les mutuelles s'emparent du machin! Trop belle occasion.