Une baisse de 6,7% du nombre de consultations chez les médecins généralistes a été constatée entre 2019 et 2020, soit une diminution comparable à celle de nos pays voisins, comme la France (-7,8%), a fait savoir mardi un éditeur belge de logiciels pour la gestion de dossiers médicaux et paramédicaux. Il a analysé l'évolution du nombre et du type de diagnostics posés par un panel représentatif de 300 médecins généralistes belges au cours de la période 2019-2020.
"Dans certains cas, les gens ont attendu plus longtemps pour consulter un médecin ou ne se sont pas rendus à une consultation du tout, par peur d'être infectés ou de tr ansmettre le virus. En outre, de nombreux examens médicaux ont été reportés, ce qui a encore augmenté cette statistique", souligne le Docteur Vincent Parmentier, médecin généraliste et vice-président de l'association de médecins généralistes SSMG. "Il est donc possible qu'une vague de maladies 'non-Covid' n'ayant pas été détectées durant la pandémie apparaisse prochainement. Un scénario auquel nous devons nous préparer."
Les médecins se sont aussi rendu compte que la motivation des patients avaient également tendance à diminuer. "Nous avons constaté qu'ils ne portaient plus la même attention durant cette période. Par exemple dans le cas des diabétiques, ils faisaient moins attention à leur alimentation ou faisaient moins de sport. C'est essentiellement dû à l'absence de contact physique avec le professionnel de santé et qui peut rassurer le patient", précise Vincent Parmentier.
Par ailleurs, les cinq affections les plus courantes - hypertension artérielle, hypercholestérolémie, insomnie, diabète de type 2 et reflux gastro-œsophagien - sont restées inchangées entre 2019 et 2020.
Les résultats de cette analyse ont aussi permis d'observer une diminution très importante du nombre de maladies respiratoires, entre 2019 et 2020, notamment la toux (-29%), la bronchite (-33%), la laryngite (-34%) et le rhume (-28%). Même tendance pour la bronchiolite (-40%), maladie survenant chez les enfants de moins de 2 ans.
"En ce qui concerne la bronchiolite et les infections respiratoires, cette diminution peut principalement s'expliquer par trois facteurs: les confinements répétés et les mesures de distanciation sociale, qui ont eu pour résultat la diminution des contacts; l'obligation de porter un masque buccal et l'utilisation de gels hydroalcooliques; et bien sûr la diminution du nombre de consultations en général", explique le Docteur Vincent Parmentier.
Les données indiquent également une augmentation du nombre de personnes souffrant d'une carence en vitamine D (+14%).
Outre les changements relevés au niveau des pathologies, la pandémie a également de nombreuses conséquences psychologiques: "À titre d'exemple, les symptômes d'anxiété ont augmenté de 14%, tandis qu'une hausse de 7% des insomnies a été relevée", conclut l'éditeur du logiciel.