Un sondage de l’association flamande Domus Medica confirme des enquêtes antérieures : les consultations téléphoniques ont fortement augmenté depuis la pandémie, les consultations vidéo aussi, mais clairement moins. Les motivations à employer l'un ou l'autre outil divergent.

Par « téléconsultation », on entend à la fois les consultations par téléphone et par vidéo avec un système en ligne. Beaucoup d'espoirs sont placés dans la pratique à distance, parfois qualifiée de 'soin du futur', mais son recours doit être clarifié. 

Récemment, les mutuelles ont mené une enquête à grande échelle auprès de leurs affiliés, qui montre des patients (très) satisfaits de la téléconsultation avec leur MG. 73% des gens sont pour la poursuite de ce mode d'exercice, en continuant toutefois à lui préférer un contact physique. Le sondage exclusif de Medi-Sphère, cet été, avait pour sa part établi que quelque 62% de MG étaient favorables à la pérennisation de la téléconsultation. 

Domus Medica a exploré, via un sondage en ligne, les expériences, besoins et attentes de ses membres. Verdict ? On constate chez les généralistes flamands une nette augmentation du recours à la téléconsultation, l’accent étant mis principalement sur le téléphone. Les vidéo-consultations ont été utilisées de manière assez limitée (29% contre 99%).

Les MG répondants qui ont pratiqué des consultations par téléphone l'ont fait principalement pour les motifs suivants : 

- triage et réponse aux plaintes covid-19 (24%)

- discussion de résultats d'examens (24%)

- prescription de médicaments (23%)

- continuité des soins chez les patients chroniques (22%)

- et nettement moins pour du diagnostic (nouvelle pathologie) (7%).

La minorité de participants qui ont recouru aux vidéo-consultations l'ont fait principalement pour :

- la continuité des soins chez les patients chroniques (30%)

- du diagnostic (nouvelle pathologie) (27%) 

Les MG prêtent à la téléconsultation les avantages suivants : 

- commodité accrue d'organisation d'une consultation

- déroulement plus efficace 

- opportunité de suivre les patients plus fréquemment

Les inconvénients attribués à la méthode sont essentiellement : 

- la crainte que les patients ne souhaitent plus que des soins via téléconsultation

- le risque de passer à côté d'un diagnostic en raison de l'absence d'examen clinique

- le fait de pouvoir moins bien apprécier la situation du patient à domicile

- le fait de disposer de moins d'informations sur la demande de soins/traitement

- ils tirent moins de satisfaction de ce mode d'exercice

Perspectives pour l’avenir

La majorité (89%) des MG interrogés considèrent que la téléconsultation a une place (permanente) dans l’exercice de leur discipline, surtout pour le suivi des patients chroniques. Une minorité envisage l'utilisation du téléphone dans le diagnostic (4%), alors que cela semble moins problématique pour les consultations vidéo (19%). 

Les MG identifient cependant plusieurs conditions préalables pour un bon usage de la téléconsultation. Celle-ci devrait être... 

- toujours complémentaire à une consultation physique 

- réservée aux patients connus (DMG)

- limitée en nombre par patient

- continuer à être rémunérée en fonction du temps investi et de la nature de la demande

- réalisable en étant intégrée dans la pratique

Les généralistes flamands ont indiqué souhaiter bénéficier du soutien de Domus Medica afin de mieux se servir de la téléconsultation (vidéoconsultation) et l'intégrer dans le cabinet (consultation téléphonique).