Etant donné que la proportion de futurs généralistes est fixée à 43% des diplômés de master en médecine, la sélection des candidats à cette filière peut avoir un effet limitant sur celle des autres spécialités.
Le concours d’entrée en médecine en est à sa seconde phase. Les candidats peuvent en effet s’y présenter deux concours dans des spécialités différentes. La première phase a eu lieu en juin dernier pour la médecine générale. Elle s’est déroulée dans les trois universités habilitées à former des généralistes. Le Collège des Doyens, constitué en jury interuniversitaire, a délibéré vers la mi-juillet. Il a fixé le nombre des attestations qui pouvaient être délivrées, avec pour contrainte de respecter les 43% de généralistes obtenus précédemment par les syndicats médicaux et les sociétés scientifiques. Les candidats acceptés ont reçu une attestation de sélection. Ils doivent alors soumettre leur dossier à la commission d’agrément et être acceptés par une université. Il y a eu un accord selon lequel ils recevront un numéro Inami après avoir franchi ces étapes. Ils peuvent néanmoins déjà signer une convention de stage avec un maître de stage agréé. Bien qu’un certain délai s’écoule généralement entre le début officiel des stages et la réception de leur numéro Inami, ils peuvent alors commencer leur formation.
Mais il y a aussi eu entre temps les concours d’entrée dans les autres spécialités. Certains candidats n’y ont pas été reçus. D’autres l’ont été mais ont finalement changé d’avis. Quelques-uns d’entre eux vont donc être tentés de se retourner vers la médecine générale. Mais les responsables de la formation en médecine générale, dans toutes les universités, soient unanimes à dire que leur spécialité ne peut en aucun cas être un choix par dépit ou par défaut. A ceux-là pourraient aussi s’ajouter des médecins diplômés hors Belgique dans l’Union européenne, voire quelques médecins déjà spécialistes (eh oui!) ou encore l’un ou l’autre médecin porteur du code «triple zéro», qui aurait finalement décidé de s’orienter vers la médecine générale. A l’UCLouvain, une trentaine de candidats sont actuellement inscrits à cette deuxième phase.
Le concours de médecine générale comprend trois épreuves, nous explique le Pr Cassian Minguet, président du master de spécialisation en médecine générale à l’UCLouvain. La moitié des points (50%) est attribuée sur base du curriculum du candidat. Un cinquième (20%) est destiné à l’évaluation des stages de fin d’études de master et du stage pré-concours. Enfin les 30% restants sont réservés à une interview sur les connaissances, les compétences pour la médecine générale et les capacités humaines (écoute, psychologie, …). «La mission des évaluateurs est délicate», nous dit le Pr Minguet. «Pas seulement parce qu’il ne faut pas se tromper sur la valeur des candidats, mais aussi parce que l’admission ou le refus d’un postulant en médecine générale modifie le rapport numérique entre futurs généralistes et futurs spécialistes. Compte tenu du critère des 43% de futurs généralistes, le nombre de candidats admis en spécialité doit automatiquement être adapté». On se trouve en fin de compte devant une situation étonnante : le nombre de futurs spécialistes est lié au nombre de futurs généralistes.