Dans les hôpitaux de Wallonie, les suppléments d’honoraires sont nettement plus élevés qu’en Flandre. Et ils sont encore plus importants à Bruxelles que dans le sud du pays. C’est ce qui ressort de chiffres publiés par la mutuelle flamande VNZ (Vlaams & Neutraal Ziekenfonds).
Le débat sur les suppléments d’honoraires est déjà bien fourni et les discussions sur la réforme du financement des hôpitaux ne manqueront certainement pas d’en rajouter. Il vient d’ailleurs d’être encore alimenté par des données que publie le la mutuelle flamande Vlaams & Neutraal Ziekenfonds. Ces chiffres, qui concernent le maximum de supplément demandé par hôpital, mettent en évidence des disparités importantes entre les trois régions du pays. Les suppléments d'honoraires tels qu’ils sont publiés datent de janvier 2023 et concernent tous les hôpitaux de Belgique. Ils ont été collectés sur base des données des sites web des hôpitaux et, en l'absence de ceux-ci, sur base de consultations téléphoniques.
Le VNZ a calculé que dans 52 hôpitaux flamands, le supplément maximum payé par le patient aux médecins et kinésithérapeutes est en moyenne 153% plus élevé pour une chambre individuelle que le tarif Inami. Trois hôpitaux demandent seulement 100% de plus. Ce sont ceux de Bruges (AZ St-Jan), Tielt (St-Andries) et Roeselare (Algemeen Ziekenhuis Delta). Pour 12 autres institutions, les suppléments se situent entre 120% et 135%. Il va de 150% à 175% dans 27 hôpitaux. Le VNZ en a relevé 10 qui vont jusqu’à 200%. Ce sont pour la plupart des hôpitaux universitaires. Le niveau moyen du supplément pour ces 52 hôpitaux est de 153%.
Les calculs pour la Wallonie portent sur 28 hôpitaux. On n’y trouve qu’une seule institution qui ne demande que 100% de supplément. C’est le Centre Hospitalier de Mouscron. Un autre reste sous les 200% : la Clinique André Renard à Herstal. Pour les autres, on est à plus de 200% et cela va même jusqu’à 300% de supplément dans trois hôpitaux. La moyenne pour l’ensemble des hôpitaux wallons est de 212%. C’est à Bruxelles-Capitale que les suppléments sont en moyenne les plus élevés : on atteint les 270%. Et sur les 11 institutions, 8 demandent des suppléments d’honoraires de 300%, soit quatre fois le tarif conventionnel.
Dans un communiqué qui met en avant ces disparités régionales, le VNZ fait remarquer qu’ « en 2023, il est particulièrement frappant de constater que 5 hôpitaux de Flandre occidentale ont augmenté leur supplément d'honoraires relativement faible pour le rapprocher de la moyenne flaùmande flamande ». Il ajoute que « le fait que les suppléments d'honoraires puissent être jusqu'à trois fois plus élevés n'est pas exactement explicable de manière objective. »
Du côté des hôpitaux Bruxellois GIBBIS, fait remarquer que la plupart du temps les patients qui choisissent la chambre seule bénéficient d’une assurance personnelle qui prend en charge le supplément. « Tout supplément est facturé moyennant l’accord écrit du patient sur le tarif. Nous soutenons d’ailleurs les initiatives qui sont prises pour augmenter cette transparence », insiste Dieter Goemaere, directeur de la section « hôpitaux » chez GIBBIS. « Les suppléments sont devenus une nécessité à cause du sous-financement structurel des hôpitaux. Nous espérons que la réforme du financement hospitalier apportera des solutions structurelles, mais il est clair que cela prendra du temps. » ajoute-t-il. Il attire également l’attention sur le fait qu’il s’agit de suppléments maximaux, « qui ne sont pas appliqués de façon systématique » et que dans le détail, il y a aussi de grandes variations de tarifs et de volume, ce dernier étant lié au nombre de chambres particulières.